Les chants de la vie et de la mort [PV Saeko/Saîto et Lindórie]

Depuis que je m'étais mis la majeure partie de la garde nürnienne à dos, il était préférable pour moi de me réfugier dans les villes d'Ârnör après mes chasses, aussi m'étais-je plutôt dirigé vers Urarn que Dolvin après avoir arpenté la forêt en quête de vengeance contre le loup-garou alpha qui m'avait lacéré la dernière fois. Sa capacité de parler m'aurait même peut-être permis de l'interroger mais il avait été impossible de lui mettre la main dessus et j'étais rentré bredouille, découragé, avant même le lever du jour. Le fait que la nuit ne soit pas encore terminée n'empêchait pas nombre de marchands d'installer leurs étals tout le long des rues et de la grand-place. Ci, un poissonnier reconnaissable à son odeur s'acharnait à dresser un piquet rétif, là un boulanger activait au soufflet les braises d'un four presque improvisé, ailleurs c'était un agriculteur qui disposait ses légumes dans un arc-en-ciel tape-à-l'oeil. Au milieu de la foule, dans un espace relativement dégagé, j'aperçus une personne qui ne m'était pas inconnue. Vêtue avec extravagance, surmontée par ses interminables oreilles, Lindórie tenait dans chaque main un tambourin et attendait selon toute vraisemblance que la foule soit plus dense pour entamer un spectacle. Je l'approchai et m'inclinai galamment devant elle.

- Demoiselle Lindórie, c'est un plaisir de croiser à nouveau vos pas.

Toujours affligé de ce stupide sourire inutile sous mon masque, je jetai un oeil aux alentours.

- Aurons-nous droit à vos talents artistiques pour accompagner le lever du soleil ? Ce serait une vue des plus ravissantes que de vous voir danser, illuminée par la lumière naissante de l'astre ascendant.

Depuis un petit moment, les deux jumeaux avec une certaine joie semblaient escalader un chêne d'une centaine d'années. Malgré les periodes froides, ce chêne possédait encore de nombreuses feuilles vertes accompagnés d'une dizaine de rouges et d'oranges, quant à ses branches, eux, elles étaient bien solides sans faire exeption aux celles qui étaient les plus longues et les plus fines et pourtant, cet arbre était vieux, même très très vieux. Tellement il était vieux, il était quand même etonnant de le voir dans un tel village.
Après avoir atteint le haut du chêne, les deux enfants se débrouillèrent pour trouver une branche avec le moins de feuilles possible, ce fût sur une branche comme ça qu'ils s'installèrent pour observer le levé du soleil. Mais le silence fut aussitôt rompu par Saitô :

-Regarde ! Ils vont bien ensemble tous les deux !

-M'ouai, tu as raison ! Et puis, elle va mieux avec lui qu'avec cet homme de la dernière fois ! Tu veux une pomme ?

Saitô hocha la tête tandis que sa soeur sortit une pomme qu'elle donna à son frère, puis elle en sortit une autre pour elle. Ils croquèrent silencieusement et calmement leurs pommes tout en observant ce petit groupe de deux personnes situé à 15 mètres du chêne sur lequel les deux jumeaux s'étaient installés.

( HRP: Je m'excuse pour un si petit texte, mais bon je n'avais pas trop d'idées.. ^^' )

Les chants de la vie et de la mort [PV Saeko/Saîto et Lindórie] Frise_12

Puisque force m'était d'élire domicile sur le continent pour une durée indéterminée -un bateau coûtant cher, surtout quand on n'est pas en mesure de piller de riches galères marchandes ou d'autres pirates aux cales combles de trésors- j'avais repris ma tournée disparate des villes, arrivant tout juste à Urarn pour l'ouverture du marché. J'étais arrivée la veille et j'avais eu le loisir de me ravitailler, me reposer tout mon saoul et surtout débaucher les canailles du patelin pour qu'ils accomplissent la sale boulot pour moi. Pourquoi aurai-je changé quoi que ce soit à une méthode qui avait fait merveille jusqu'à présent ? Je distrayais les gens, ravis d'assister à la splendeur de mes spectacles, et mes acolytes leur faisaient les poches en toute quiétude avant de venir partager avec moi leur récolte malhonnête.

J'attendais encore que la grand-place se remplisse davantage quand on individu masqué s'approcha de moi et me salua avec toute la distinction d'un grand seigneur. "Messire Õshi, tout le plaisir est pour moi. J'entends en effet mettre la foule en émoi, une fois n'est pas coutume avec de gracieux pas, plutôt que d'encore les régaler de notes allègres et de ma voix. Mais vous-même que faites-vous là ?" La réponse fut retardée par l'apparition de Duvaile, la sympathique chauve-souris du l'homme voilé, qui vint virevolter auprès de mon visage. Pour je ne sais quelle obscure raison, je ne parvenais pas à communiquer avec elle malgré mon affinité druidique avec les animaux. "Bonjour, petit Duvaile !" lançai-je joyeusement néanmoins. Le chiroptère s'éloigna finalement pour se suspendre aux branches d'un vénérable chêne qui surplombait la ville de toute sa majesté, attirant mon regard sur d'autres occupant de cet ancêtre sylvain. Étaient-ce bien les jumeaux que j'apercevais là-haut ? Je leur fis de grands signe en agitant un tambourin qui ne manqua pas de faire se retourner nombre de badauds. Comme ils se faisaient vraiment nombreux et que j'avais malencontreusement suggéré le début de ma représentation, je m'excusai vivement auprès d'Õshi et annonçai d'une voix portante que j'allais commencer à danser.

Je commençai sobrement, gardant sur mon dos la pèlerine dont la capuche retombait sur mon visage, dissimulant mes cheveux savamment tressés mais pas mes grandes oreilles qui dépassaient via des trous aménagés expressément pour. Seul le son des tambourins brisait le silence qui s'était installé dès mon premier pas et je finis la première partie en tourbillonnant vertigineusement sur moi-même, soulevant ma pèlerine qui dévoilait alors le haut de ma tunique, faite en peaux de bête et en fourrures dont la sauvagerie bestiale qu'elle devait évoquer était soulignée par des déchirure voulue à de nombreux endroits qui dévoilaient ma peau satinée. Une large écharpe orangée ceignait mes hanches et était nouée dans mon dos de manière à figurer la queue touffue d'un renard. Mes jambes quant à elles se dissimulaient sous un sarouel blanc orné de motifs tribaux. Pour le final de cette première danse, je me coulai dans un grand écart tout en levant mes bras pour envoyer voltiger la pèlerine qui s'envola au gré d'une rafale de vent, révélant toute ma beauté au public déjà conquit. La deuxième partie fut beaucoup plus dansante et mouvementée, elle devait censément représenter la lutte entre deux animaux convoitant la même femelle. C'était là une improvisation qui s'accordait parfaitement avec ma tenue et l'idée malicieuse qui s'était insinuée en moi. Pour la troisième partie, je laissai tomber mes instruments et fis vers Õshi un geste langoureux qui l'invitait à me rejoindre pour simuler la parade nuptiale du vainqueur de la joute que je venais de suggérer en dansant agressivement. J'ignorais s'il était bon danseur mais peu m'importait, j'avais envie de le taquiner et mon oeuvre était déjà accomplie.

Alors que j'allais répondre à la question de Lindórie, Duvaile s'envola et attira l'attention de cette dernière qui s'esbaudit de le revoir avant qu'il n'aille se percher dans les branches de l'arbre implanté au coeur d'Urarn, me révélant alors la présence de deux enfants qu ien occupaient également la cime. Vu le geste que l'Elfe leur adressa, je ne me souciai guère davantage d'eux, si ce n'est que de les savoir à plusieurs mètres de hauteur m'inquiéta à l'idée qu'ils puissent chuter. Mais je fus rapidement distrait par la danse envoûtante à laquelle j'assistai, émerveillé par la grâce voluptueuse de Lindórie. Je l'avais déjà entendue jouer et en avais été charmé, mais c'était autre chose encore que de la voir virevolter et tourner et onduler son corps en décochant des sourires ravageurs.

Quand elle pointa vers moi un doigt pour me signifier d'approcher, je regardai derrière mon épaule si personne d'autre ne pouvait être sa cible, mais tel n'était pas le cas et le sourire malicieux qu'elle affichait en disait assez long. Je la rejoignis, d'un pas aussi assuré que possible. Bien que je ne sois pas tout à fait incapable de danser, il n'y avait aucune chance pour que je sois à sa hauteur et si elle m'entraînait dans un rythme trop endiablé, chance était que ruine son spectacle. Presque arrivé à elle, je m'acquittai de ma plus belle révérence et saisit la main qu'elle me tendait dans une attitude de lady. Elle me guida alors si bien que mes mains et mes jambes trouvèrent le plus naturellement du monde leur place dans la valse dans laquelle elle m'emporta et nous tournâmes tous deux, yeux dans les yeux, sous le vacarme de la foule qui battait la mesure en frappant des mains et des pieds. Quand elle en eut terminé avec moi, elle salua la foule sans me lâcher la main et force me fut de m'incliner de même qu'elle.

- Tu connais les enfants qu'on a aperçu dans l'arbre ? Je m'inquiétais pour eux... lui soufflai-je tandis que les pièces s'amoncelaient sous nos pieds.

Mon regard se perdit dans les branches pour retrouver ceux dont je parlais.

Appercevant Lindorie leur faire des signes en agitant son tambourin, Saeko la salua de son bras droit avec un sourire aux levres ainsi qu'en plissant légèrement les yeux. Peu après Lindorie commença son spectacle et invita plus tard son ami à la rejoindre dans sa danse, les deux enfants les regardèrent avec des petits étoiles dans les yeux en se demandant qu'une chose..

-Ils vont bien ensemble.. chuchota Saitô à sa soeur, mais elle était déjà descendu du chêne, il se demanda même l'air agacé "Quand est-ce qu'elle a eu le temps de déscendre?", aussitot lui aussi descendit du chêne et rejoingnit Saeko aux pieds de l'arbre.

-Sayo-San, tu les as mis où les branches ? Demanda-t-elle soudain calmement.

-Derrière le chêne. Répondit-il en allant chercher deux branches très fines et presque droites mais solides, il en lança une en direction de sa soeur qui la ratrappa aussitôt. Ils se mettèrent face à face et firent trois pats en arrière puis s'élancèrent l'un vers l'autre avec un sourire aux lèvres. Tous les deux croisèrent plusieurs fois leurs "armes en bois", les dévierent et tentèrent plusieurs fois de toucher l'autre mais les deux branches se cassèrent en deux au dernier coup lorsque Saeko tenta de toucher son frère au niveau du bassin.

-Comme d'habitude ces branches ne sont pas assez solides..

-Oui.. Mais qu'est-ce qui t'as motivé cette fois ?

-L'ennuie.

-Allons passer un petit bonjour à Lindorie et son pe.. et son ami !

Saeko hocha calmement la tête, sortit un petit paquet de bonbons et ils partirent tous les deux en direction de Lindorie pour lui dire "Ohayô !", tandis qu'à l'inconnu ils dirent plutôt "Bonjour monsieur". Peu après, Saeko proposa des bonbons à son frère -qui en prit quelques-un-, puis à Lindorie tout en disant :

-Cette fois, ils ne sont ni au sel, ni au piment..

Elle ne mentait pas et restait calme comme à son habitude. Il était vrai que ces bonbons n'étaient ni au sel ni au piments, mais ils n'étaient non plus pas aux sucres.. mais à la moutarde ! Son frère, lui il savait que sa chère soeur faisait toujours cette petite blague deux fois à la même personne, donc il en avait prit des bonbons mais de couleur rouges, ceux qui étaient à la fraise. Il n'en mangea que deux, tandis que sa soeur en avalant qu'un seul, elle n'avait pas si faim que d'habitude.

-Sans vouloir être curieuse, qui est-ce cet homme ? Demanda-t-elle calmement en penchant légèrement la tête vers la droite en posant son regard sur l'homme comme pour le dévisager.

-Son P-C ! Lui chuchota discrètement Saitô à l'oreille.

Mon partenaire improvisé s'en sorti admirablement bien en suivant mes pas de danse et je n'avais pas la moindre raison de regretter de l'avoir invité : impliqué quelqu'un de la foule dans le spectacle donnerait à mon public l'impression d'être plus proche de moi et par extension, cela les rendrait plus généreux au moment de s'alléger de quelques pièces. D'ailleurs, l'or pleuvait abondamment et je j'eus du mal à en détacher mon regard plein de cupidité quand Õshi me demanda si je connaissais les enfants qu'on avait aperçu en scrutant vainement les branches dans lesquelles ils se trouvaient quelques instants plus tôt. Ils étaient déjà redescendus et venaient d'ailleurs nous saluer. Je m'amusai de constater qu'ils étaient beaucoup plus formels avec l'homme au masque mais cela n'avait rien d'étonnant : en plus de ne pas le connaître, il avait tout de même une dégaine qui avait de quoi intriguer, si pas inquiéter, n'importe quel enfant. Sakura me tendit quelques bonbons en m'assurant qu'ils n'étaient ni au sel ni au piment cette fois et je me risquai à lui en prendre un après lui avoir jeté un coup d'oeil suspicieux. Puis elle demanda qui était l'homme au voile en essayant de scruter à travers son masque. Bien qu'il eût chuchoté, les paroles de Sayô n'échappèrent pas à mon ouïe fine et je relevai son hypothèse. "Un P-C ? Je ne vois pas ce que c'est, mais en tout cas son nom est Õshi et malgré son air de brigand, c'est quelqu'un de très gentil et distingué. Je l'ai rencontré une fois à Valhaine. Quand aux enfants, voici Sakura et Sayô, ils voyageaient seuls dans les plaines quand je les ai rencontré et je les ai accompagné jusqu'à Valhaine aussi justement. Enfin, finalement on s'était retrouvés à six pour faire le trajet. Mais je les ai perdu de vue en ville."

J'avalai le bonbon de Sakura et le nez me piqua aussitôt. "Horro ! Tu es décidément une petite fille bien espiègle, Líse... c'est la dernière fois que j'accepte un de tes bonbons," la grondai-je gentiment. Le souvenir me revint que j'avais trouvé un accord avec les malandrins du coin et qu'il me fallait récupérer ma part du butin qu'ils avaient amassé, aussi repérai-je leur meneur et m'approchai de lui après avoir fait signe à mes compagnons de m'attendre quelques secondes. La fourbe idée de profiter de la présence d'Õshi pour augmenter mes gains m'enhardit et j'annonçai avec aplomb que j'exigeais l'entièreté du larcin de mes acolytes. Bien sûr, ils ne furent pas du tout de cet avis et quelques poignards se retrouvèrent dardés vers moi. Je leur dédiai un sourire narquois et appelai Õshi à l'aide pour qu'il vienne mettre une rouste aux voleurs et une fois ceci fait, je n'aurais plus qu'à récupérer tout l'argent qu'ils avaient sur eux.

(HRP : Une petite explication : Õshi m'a offert aujourd'hui un livre sur la langue elfique de Tolkien et je vais donc pouvoir donner plus d'expression à Lin'. Je ne m'amuserai pas à traduire tout ce que je mettrai en elfique mais dans le cas présent "horro" est l'équivalent de "bêrk" et "líse" veut dire "bonbon". C'est donc un surnom que Lin' utilisera dorénavant pour nommer Saeko =P Et pour désigner les jumeaux ensemble elle utilisera "Pereldar" qui veut dire "Demi-Elfes")

Les enfants étaient venus vers nous et Lindórie, qui semblait les connaître, nous présenta avec le tact dont elle avait déjà fait preuve lors de notre rencontre. La fille, Sakura, me dévisagea de manière soutenue mais je ne m'en offusquai pas : quel mal y a-t-il à la curiosité d'une enfant ? Elle piégea l'Elfe avec un bonbon qui devait avoir un goût immonde vu sa réaction et je ris de la farce en silence. Nous n'eûmes pas le temps de poursuivre les présentations, Lindórie s'éloigna de nous pour parler avec un groupe de personnes dont l'allure ne me disait rien qui vaille et, comme de fait, l'instant d'après elle m'appelait à l'aide avec plusieurs lames dardées vers elle.

- Excusez-moi les enfants, je vous prierai de bien vouloir détourner le regard.

Je m'avançai calmement vers les agresseurs, les mains sous ma cape et les accostai le plus naturellement du monde. Ils m'enjoignirent à ne pas me mêler de leurs affaires et un téméraire se rua vers Lindórie, erreur qui lui fut fatale. L'acier avait jaillit de mon manteau en un éclair et le gars s'affala mollement, le ventre transpercé. Je lançai un regard mauvais sur l'assistance hargneuse Et demandai qui voulait encore tenter sa chance. Il s'en trouva quelques uns pour essayer, qui se jetèrent sur moi comme un seul homme en pensant me submerger par le nombre, mais chacun d'eux tâta de ma lame avant d'avoir pu me toucher. Pour les repousser tous, j'avais dû dégainer ma seconde épée et je décrivis des moulinets menaçants à l'adresse de ceux qui restaient. La place avait rapidement été désertée par les villageois et seuls quatre vandales se tenaient encore devant moi. L'un d'entre eux décrocha sa bourse qu'il jeta aux pieds de Lindórie avant de s'en aller en se répandant en injures et les autres l'imitèrent derechef. Je me tournai alors vers l'Elfe.

- Qu'est-ce qui t'a pris de venir discuter avec une vermine pareille ? Et qu'est-ce que tu as bien pu leur dire pour les mettre en rogne ? J'espère au moins que Sakura et Sayô n'ont pas vu ce carnage...

Tout en me baissant pour essuyer mes armes sur un cadavre, je lorgnai dans leur direction pour savoir s'ils s'étaient détournés où s'ils avaient assisté à cette triste scène macabre. Le spectacle de la mort d'un homme ne seyait guère à la vue d'enfants innocents.

Après Lindorie, ce fut le monsieur dont le nom semblait être Oshi qui partit en disant aux deux enfants de détourner le regard. Pourquoi le détourner ? Se demandèrent tous les deux. Après, si ce monsieur voulait tellement qu'ils détournent le regard, il n'y avait aucun problème mais à la place de regarder ailleurs Saitô proposa plutôt à sa soeur de le suivre. Les deux jumeaux coururent aussitôt en direction d'un murs à moitié détruit puis, avec une certaine joie et un plaisir ils escaladèrent "ces ruines" et montèrent par la suite sur une petite mainsonette qui semblait être un demi-mètre plus haut que le murs détruit. Mais comme les maisons étaient presques collés les unes auprès des autres ou bien reliées entre eux par un pont, il ne fut pas difficile pour les deux enfants d'atteindre assez rapidement le toit d'une maisonette qui semblait être très très proche de la rue où étaient partis les deux adultes. Ce fut sur ce toit là, que Saitô et Saeko observèrent calmement la scène.

-Encore des morts... Il y'en a tellement ces temps-ci, tu ne trouves pas..? chuchota tristement Sakura à son frère qui lui répondit par un simple haussement d'épaules.

-De toute façon, même dans un monde de paix, il y'en aura tous les jours..

-En effet.. Tu as raison Sayo-San..

Sayo-San regarda calmement en bas pour vérifier s'il n'y avait pas un chariot à pailles, puis il poussa rapidement sa soeur du toit qui tomba aussitôt sur la paille et regarda son frère d'un air menaçant en criant son prénom comme pour lui dire qu'elle réservait elle aussi des surprises pour lui:

-SAYO-SAN ...

Saitô regarda calmement sa soeur d'un air moqueur mais, en glissant il tomba lui aussi sur la paille à cotés de celle qui profita lui incruster dans le visage une grande partie de pailles. Quant les deux jumeaux s'assirent en restant toujours sur le chariot, ils rigolèrent ensemble après s'être regardés tous les deux: à présent ils étaient tous deux pleines de pailles surtout Saitô.

Alors que je cherchais quelque chose à répondre à Õshi, qui s'était retourné pour voir si les enfants ne nous avaient pas suivi, un cri suivi d'un bruit amortit me fit dresser le oreilles et je constatai que ces fripouilles avaient réussi à escalader les toits pour finalement se laisser choir dans un tas de paille et se bagarrer dedans, ce qui se solda par une paire de bonshommes empaillés comme des épouvantails. L'occasion pour moi d'être dispensée de répondre aux questions embarrassantes pour l'instant. "Sakura ! Sayo ! Qu'est-ce que vous faites là ?"

Je les approchai en me hâtant, quoique j'essayai de garder l'air détendue. Je mis mes mains à hauteur du visage de chacun d'eux et pris leurs joues de manière à leur cacher la vue pour ne pas qu'ils voient les corps gisant au sol. "Venez avec moi, Pereldar, on va aller manger. QU'est-ce que vous aimez ?" Je les entraînai, et surtout je les obligeai à se retourner, tout en faisant signe à Õshi de nous suivre. Et d'un seul coup, tout s'écroula. Mon calme, mon attitude sereine, la gentillesse feinte, tout vola en éclat sans prévenir. Je me sentis tout à la fois contrariée, énervée et à bout de patience. Le mélange entre la présence d'Õshi et celle des enfants était en réalité désastreuse et puis en plus je n'aimais pas les mômes de toute façon."On vous avait dit de ne pas bouger vous deux, ce n'était peut-être pas assez clair ?" lançai-je d'un ton mordant.

(HRP : Désolée, pour le moment je n'ai pas une seconde à moi et avec la fatigue l'inspiration se fait capricieuse.)

Malheureusement, les enfants avaient selon toute vraisemblance assisté à toute la scène et la chanteuse ne put que les éloigner un peu, mais trop tard. Je leur emboîtai le pas, pas vraiment intéressé par l'idée d'aller manger, ce qui me demanderait encore des justifications, mais la raison de l'altercation entre Lindoríe et les malandrins du coin m'intriguait. Après quelques pas, l'attitude de l'Elfe changea du tout au tout, elle qui s'était montrée douce et délicate grondait maintenant sévèrement les enfants. Sa voix trahissait une hargne qui brillait également dans son regard, tant qu'elle paraissait presque être quelqu'un d'autre.

- Lin' ? Que se passe-t-il, pourquoi t'en prendre aux enfants ? Ils doivent certainement déjà bien assez regretter leur curiosité.

En fait, je la regrettais sans doute davantage encore. Pour quel monstre sanguinaire allais-je encore passer, moi ? Enfin, pour l'heure cette question m'importait relativement peu, l'expression de la barde m'inquiétait bien plus, elle avait tout d'un fauve prêt à bondir sur une proie et elle était dangereusement proche des enfants. Je préférais agir préventivement, fut-ce inutile, que de risquer le moindre mal qu'elle pourrait leur faire ne serait-ce qu'en les empoignant de manière trop musclée. Je posai la main sur l'épaule de la femme et appuyai sur quelques nerfs en enfonçant mes doigts dans sa peau tout en la tirant brutalement sur le côté. Déséquilibrée, elle roula au sol et se redressa en attachant sur moi un regard mauvais. Je me plaçai en parangon devant les plus jeunes et dégainai pour bien lui faire comprendre que j'étais très sérieux avec leur sécurité.

- Qu'est-ce qui te prend ? Serais-tu possédée ?

J'étais incroyablement crispé. J'avais croisé assez de personnes semblant innocentes et se révélant finalement tout aussi dangereuses que maléfiques. Je me rappelais trop bien les changements soudain d'attitude d'Aéon et d'Azazel au moment où ils passaient à l'attaque et cela pour tuer en général. Et j'avais déjà laissé mourir quelqu'un ainsi. Il était hors de question que ma négligence entraîne à nouveau autrui en danger, aussi étais-je déjà prêt à en découdre avec Lindoríe si elle se révélait habitée par un démon. Seulement, ces engeances-là s'étaient montrées suffisamment puissantes pour être une sérieuse menace et je ne pouvais pas être assuré de savoir protéger Sakura et Sayo.Sans me retourner, je leur sifflai entre mes dents :

- Fuyez, pauvres fous !

Oshi leur disait de fuir, mais Saeko hésita un instant mais n'eut pas le temps de s'y décidée, son frère lui saisit la main et courut avec elle en direction du centre-ville. Ils le trouvèrent sans grandes difficultés: quand Lindorie les avait "accompagné" jusqu'au village, ils avaient aussitôt disparu et avaient visité par la suite de nombreuses rues. N'ayant rien à faire dans le centre, ils repartirent aussitôt vers une colline non loin du village.

Saeko sortit une poupée de sa sacoche et jouea avec. La poupée possédait une chevelure noir, son oeil droit était de couleur rouge tandis que l'autre était caché par un cache-oeil. La poupée n'avait pas de sourire et sa peau était d'une couleur pâle. Pourtant Sakura trouvait cette poupée juste merveilleuse, belle, attirante ..

-D'habitude, tu la sorts seulement quand nos cheveux changent de couleur.. Ca ne va pas bien? demanda soudain Saitô à sa soeur.

-... Tu crois qu'on a bien fait de partir ?

-Si on serait restés on n'aurait fait que les déranger. répondit-il en grimpant dans un arbre situé juste à cotés à leur droite. Il redescendit par la suite avec deux branches sans feuilles et demanda à sa soeur avec un sourire provocateur, Ca te dit un petit duel?

Saeko acquiesça d'un signe de tête, elle avait directement comprit le sourire de son frère, il voulait surement proposer non seulement un duel mais aussi un défi et il était sûr de pouvoir gagner. Saitô tenda l'une des deux branches à sa soeur, elle le prit, ils se mettèrent l'un devant l'autre et reculèrent de trois pats.

-Si tu perds, je te confisquerai ta poupée pour deux semaines.

-Tandis que toi, si je gagne, tu devras manger quelques fourmis.. rouges !

-Pas de problèmes, 3, 2, 1.. Sentō ! Ils s'appretèrent à s'élancer l'un vers l'autre, mais un crie les interromput. Les deux jumeaux se retournèrent en direction de la source du crie : le village. Qui est-ce qui avait crié ? Ils entamèrent assez rapidement une course en direction du village dans le but de retrouver la personne ayant crié, d'un cotés ce n'était que par curiosité tandis que de l'autre, par inquiètude.

(HRP : le power-gaming dÕshi était autorisé.)

Il ne fallut pas longtemps à Õshi pour se montrer beaucoup moins chaleureux. Après m'avoir éjectée sans ménagement, il se mit en garde entre moi et les enfants et me demanda d'où venait ma soudaine agressivité. Je me le demandais aussi jusqu'à ce que les Pereldar s'éloignent et que je me sente d'un coup nettement moins énervée, bien que pas tout à fait calme. C'étaient donc eux la cause de mon état ? Je ne voyais pas pourquoi, ces enfants ne m'avaient rien fait et je les aimais même plutôt bien, surtout la soeur. Quoique... ils rappelaient Danaé d'une certaine manière, qui elle-même me faisait penser à Kael et Aéon... Ma propre évocation de cette dernière souleva à nouveau ma rancoeur. Dégainant ma rapière, je fondis sur l'homme masqué et le frappai d'estoc deux fois de suite très rapidement, mais il para et j'enchaînai sur un coup de taille qui ne porta pas davantage. Durant le court duel qui s'ensuivit, je déversai mon ressenti sur Õshi sans mesurer mes paroles. "Espèce d'incapable ! Tu n'as même pas été fichu d'abattre cette engeance de monstre quadrupède ! Je te hais, maudit ! Si tu l'avais tuée, il serait à moi, rien qu'à moi ! Mais là..." Parler, voire hurler, et se battre en même temps ne faisaient pas bon ménage et il fallu peu de temps pour que je me désengage, tombant presque à genou tant le souffle me manquait. Mon adversaire n'avait même pas l'air d'avoir dû fournir le moindre effort et il restait parfaitement impassible, sans seulement faire mine de profiter de ma fatigue pour ne fût-ce que me désarmer. Il avait prit ma défense contre les brigands, protégé les enfants et me laissait maintenant reprendre mon souffle sans tirer parti de son avantage pour me porter le moindre coup... cet homme était-il vraiment l'assassin sanguinaire dont il était question à Valhaine ? Il ne paraissait rien de tel, pas davantage que la première fois que je l'avais rencontré.

Ma réflexion n'eut pas le loisir d'aller plus loin, ma colère refluait déjà telle une marée basse pour laisser une vague de tristesse me noyer aussitôt. M'écroulant, larmoyante, je me retrouvai réduite à me lamenter pitoyablement. "Elle est vivante, et il n'a toujours d'yeux que pour elle... si seulement tu l'avais vraiment tuée... et cet imbécile qui... qui... aime ce... cette bête ! Si ces rumeurs sur toi étaient vraies, si au moins tu avais quoi que ce soit d'un assassin... Peut-être qu'Aéon serait vraiment morte."

Je levai vers lui un regard rougi par les larmes mais surtout chargé de reproche. Je me contrefichais qu'il soit un tueur sans foi ni loi s'il pouvait servir mes intérêts. Mais à le voir j'avais du mal à concevoir qu'il ait pu tenter d'assassiner froidement quiconque en vérité. Il n'avait même pas l'air d'un mercenaire monnayable.

(HRP : Õshi et moi nous dirigerons vers les cris que tu mentionnes à la fin de sa réponse. Tu sais vers quoi tu nous entraînes cette fois ? =P)

À mon grand soulagement, les enfants s'éloignèrent et Lindoríe sembla même hésiter et presque se reprendre pendant un instant. Mais celui d'après, elle dardait vers moi la rapière qu'elle avait dégainé à une vitesse si fulgurante que je m'en trouvai surpris. Je parvins néanmoins à la parer et ce fut le début de quelques passes d'arme qui furent écourtées par mon assaillante elle-même, qui s'était rapidement épuisée en me dégorgeant des propos intrigants. De quoi parlait-elle au juste ? Je la laissai à quelques pas de moi, haletante, me contentant de guetter le moindre signe d'agressivité qui pourrait subsister mais cette éventualité s'évapora alors que l'Elfe tombait sur ses genoux, une larme roulant le long de sa mâchoire crispée. Les propos qu'elle tint au début me semblèrent incohérents, jusqu'à ce qu'elle cite le nom d'Aéon. Dès lors, tout devint clair et je réalisai subitement de quoi elle parlait depuis le début.

- Aéon ? Elle est donc bien encore en vie ? Où ? Où l'as-tu vue ? Dans quelles circonstances ? A-t-elle rejoint son nabot de compagnon colérique ?

De toute évidence, elle disposait d'informations dont j'avais besoin et, si j'avais bien compris, elle nourrissait de la haine à l'encontre de l'Eykkyu démoniaque, ce dont je pouvais tirer parti pour servir mes propres intérêts. De plus, la colère qu'elle avait démontrée allait à mon encontre pour des raisons visiblement personnelles, Lindoríe n'était donc pas un démon. Conforté par cette idée, je m'approchai d'elle en rengainant et lui tendis une main pour la relever. Mais à ce moment, un cri qui semblait provenir de la place retentit et nous tournâmes tous deux la tête dans la direction d'où il provenait avant d'échanger un regard inquiet.

- Nous avons des choses à nous dire, je pense. Nous poursuivrons cette discussion dès que possible.

Elle acquiesça d'un hochement de tête et saisit la main que je lui offrais pour se remettre d'aplomb et nous partîmes au pas de course vers la source du cri que nous avions entendu. Pourvu que Sakura et Sayo aillent bien ! Une fois parvenus sur la place, j'étais tellement concentré sur eux deux que je ne cherchai même pas à identifier la raison de ce cri mais seulement à trouver les enfants. Je les vis débouler un peu plus loin et emportai avec moi Lindoríe pour les rejoindre.

- Bon sang, vous allez bien ? Quel soulagement.

Je ne songeai pas à leur expliquer que l'Elfe s'était calmée, maintenant que j'étais rassuré quant à leur sort à eux, je pouvais me concentrer sur l'origine de ce cri.

( HRP : A vrai dire.. Non. De base je cherchais quelque chose qui pourrait rassembler nos persos, et comme je n’avais pas d’idée j’ai pensé aux cris.. ^^’ x) )

Une fois sur place, Oshi et Lindorie ne tardèrent pas à les rejoindre, cette dernière semblait d’ailleurs être plus calme qu’avant, mais peu importe la raison l’importance était le fait qu’elle n’avait plus l’air d’être agréssive. Les deux jumeaux regardèrent autour d’eux et aperçurent un coin de rue dans lequel ils distinguèrent deux silouhettes : l’une était celle d’une jeune demoiselle de 15ans vêtu d’une tenue de servante tandis que l’autre, un homme d’environs 2 mètres qui semblait levée la main en direction de la servante. La jeune fille regardait l’homme d’un air éffréyée et avait déjà une grosse marque rouge sur sa joue gauche tandis que l’agrésseur, lui semblait être en pleine colère. Les habitants eux, aucuns d’entre-eux ne semblait avoir réagi, chaque passager continuait son chemin sans adresser un seul regard à cette servante dont les larmes coulaient le long de ses joues. Soudain, Saitô eut une illusion et crut voir sa jumelle dans la même situation autrefois à l’orphelinat avant qu’ils n’avaient été adopter par une famille, sa soeur ne manquait jamais être frappé par les plus grands, lui non plus lorsqu’il ésseyait de la protéger, il revoyait sa soeur étant plus petite sans défense, le même regard.. Il revint aussitôt à la réalité et sans réfléchir, par pur-reflèxe il étilisa l’un de ses sorts : la servante devint petit à petit transparente et immatérial tel que la lumière lui passait à travers. Sayo entendit par la suite une voix inconnue qui semblait être lointaine le remercier, il regarda autour de lui surpris par celle-ci se demandant d’où elle venait, et vit sa soeur elle aussit regarder autour d’elle, apparement elle aussi l’avait enttendu cette voix.

Saeko, elle pour sa part, enttendait cette voix depuis un bon petit moment, plus précisement depuis que son frère fixait froidement le vide avant de regarder lui aussi autour de lui. Au début, cette voix disait des mots incompréhensibles semblables à ceux d’une formule d’une sorcière.

Puis, la voix s’arrêta ne prononçant pas un seul mot de plus. Elle regarda Oshi et Lindorie d’un air interrogateur en se demandant si, eux, ils avaient enttendu cette voix. Et pourtant malgré la question qu’elle se posait, elle ignorait complêtement la réponse, elle voulait simplement savoir si il était normale d’enttendre de tels paroles.. Elle regarda encore une fois autour d’elle mais en regardant avec plus d’attention les coins dans l’espoir d’y voir un homme ou une femme les regarder, mais à son grand désespoir, il n’y avait qu’une foule circulant dans les rues qui semblaient éviter toute fois de s’approcher de la servante et de l’agresseur.

(HRP : Le petit poème est une strophe du poème de Rimbaud, 1870. )

J'avais suivi sans rien dire parce que le cri nous avait interpellés mais je projetais de sérieuses remontrances pour les termes par lesquels Õshi avait décrit Kael. Une fois sur la place, nous retrouvâmes rapidement les Pereldar et la provenance du cri qui nous avait attirés là : un homme qui croyait démontrer sa virilité en malmenant une pauvre femme qui portait déjà les marques des premiers coups qu'elle avait reçu. J'allais passer mes nerfs encore un peu agités sur le machiste quand sa victime devint immatérielle, un tour de passe-passe que j'avais déjà constaté et qui provenait des jumeaux vers lesquels je me tournai. Sakura me regardait d'un drôle d'air puis elle se mit à scruter les alentours comme si elle cherchait quelque chose. Je lui renvoyai son regard mais, trop échauffée par l'agression, je ne tardai pas à me diriger d'un pas vif vers l'homme qui se demandait ce qui avait bien pu se passer pour que ses mains passent au travers de la jeune fille devenue translucide. Sans la moindre mise en garde, je lui envoyai mon genou dans le gras de la panse, ce qui le plia en deux, la position idéale pour lui asséner un uppercut qui l'envoya mordre la poussière. Je l'écrasai ensuite avec mon talon sur sa poitrine, trouvant dommage d'être à pieds nus. Cette larve était déjà prête à compisser ses chausses rien qu'à mon regard, et il se plaignait bruyamment à propos de son nez, probablement en miettes étant donné le craquement qui avait retentit quand je l'avais frappé. "Avise-toi de lever une fois de plus la main sur une femme et je te les ampute pour te gifler avec, vu ?" Il se mit à geindre de plus belle et je le laissai à ses plaintes en levant les yeux au ciel d'un air exaspéré. Revenant à mes compagnons, je haussai les épaules dans un geste aussi navré que désemparé. "Je ne sais pas ce qui est le pire entre le comportement de ce type ou le faite que personne ne se soit soucié de venir en aide à la victime" fis-je d'un ton suffisamment élevé pour que les gens autour de nous puissent entendre. Une façon comme une autre de leur faire le reproche de leur couardise. M'intéressant à la femme agressée, je lui demandai si tout allait bien. Heureusement que les enfants étaient intervenus pour ne pas qu'elle subisse un autre coup, la marque sur sa joue était déjà assez sévère et je pouvais deviner qu'elle en garderait la trace plusieurs jours.

(HRP : Désolée pour l'attente, vu les interactions je préfère ne pas faire un RP trop long. Je considère que Lin' ne peut pas entendre la voix en partant du principe que c'est une particularité des jumeaux, dis moi si je me trompe ?)

Finalement, les cris ne provenaient que d'une scène malheureusement commune et révoltante mais pas aussi grave que je ne l'aurais pensé. Je m'étonnai de voir la femme violentée devenir étrangement transparente et la main de son agresseur lui passer au travers, d'où pouvait bien provenir un tel phénomène ? J'allais faire un pas vers l'homme pour le corriger quand Lindoríe me devança et s'occupa du gueux de manière musclée avant de chercher à consoler la victime. Cette matinée était décidément bien mouvementée et je me demandais déjà ce que pouvais bien nous réserver le restant de la journée. Quant aux enfants, leur expression interrogatrice alors qu'ils regardaient partout autour d'eux m'interpella, peut-être cherchaient-ils à comprendre ce qui était arrivé à la femme ? Je m'agenouillai près de Sayo pour être à sa hauteur et lui demandai :

- Qu'y a-t-il, Sayo ? Tu cherches quelque chose ?

Je le dévisageai gravement. Il n'y avait rien d'étonnant à ce que lui et sa soeur soient bouleversés, ils en avaient vu des choses indignes du regard d'un enfant aujourd'hui.

Les deux jumeaux s'observèrent un petit moment comme pour se rassurer mais soudain, Oshi vint a s'agenouiller près de Saitô et lui posa une question. Sayo regarda du coin de l'oeil les alentours, il ne voulait absolument pas en parler, surtout pas à cet homme rencontré y a à peine une heure. Qu'est-ce qu'il pouvait bien répondre ? Il n'avait aucune idée pour pouvoir inventer un mensonge.. Il ne pouvait pas non plus rester muet sur place. Il regarda en direction de sa soeur et enttendit celle-ci chuchoter: "P.H.D". Il comprit sans grandes difficultés, lui et sa soeur avaient inventé autrefois de milliers de codes comme tel le "PC" voulant dire petit copain.

-J'ai vu un phénix et il a disparut.

Ni lui, ni sa soeur n'étaient sûrs qu'Oshi croirait à ce mensonge. Saeko s'approcha de son frère et dit calmement:

-Moi aussi je l'ai vu.

Sakura regarda encore une fois autour d'elle en cherchant quelque chose qui pourrait être parfait à bruler histoire de pouvoir attirer l'attention.. il était fortement possible que Lindorie l'ait remarqué chuchoter..
A vrai dire, la raison pour laquelle elle tenait tant à cacher certaines choses avec son frère étaient tout simplement qu'ils ne voulaient pas en révéler plus sur eux.. Et puis, cela les amusait un peu.

Après avoir trouver ce qu'elle cherchait, quelques herbes prenèrent soudainement feu et un air surpris s'afficha sur le visage de Sakura. Elle se contenta à fixer simplement le feu, pour que les grands puissent l'appercevoir. Si jamais l'homme n'avait pas cru son frère, il aurait sûrement un doute par la suite.. et Lindorie elle aussi peut-être !

Le temps que je m'assure que la femme allait bien, du moins autant que possible étant donné les circonstances, une touffe d'herbes sèches avait prit feu sans explication et les enfants la regardaient fixement sans rien dire. Comme j'avais pu manqué quelque chose en étant occupée, je m'adressai à eux pour savoir ce qu'il s'était encore passé, mais c'est Õshi qui me répondit qu'ils disaient avoir vu un phénix mais que ce dernier avait disparu. J'écarquillai les yeux et m'agenouillai près de Sayo en le saisissant par les épaules. "Un phénix ? Vraiment ? Où ? Dans quelle direction allait-il, à l'instant ?" J'avais mâchonné mes mots en parlant trop vite et je n'étais pas même certaine que le petit garçon ait comprit ce que je disais mais j'étais beaucoup trop excitée pour articuler correctement. J'avais toujours été passionnée par les créatures légendaires mais jamais le destin ne m'avait accordé la chance de croiser la route de l'une d'entre elles. Déjà rien que d'apercevoir un phénix me ravirait en dehors de toute mesure, mais si d'aventure la possibilité d'obtenir une de ses plumes se présentait, ce serait tellement parfait. On vantait les propriétés magiques extraordinaires des plumes de phénix aux quatre coins du monde et si je n'en avais pas moi-même l'utilité, un tel artéfact devait pouvoir se revendre contre des montagnes d'or sonnant et trébuchant. La conversation avec Õshi, qui attendait juste patiemment en observant, pouvait attendre : je décrétai fermement la chasse au phénix ouverte.

HRP : Tu peux passer le tour d'Õshi, il ne va pas RP avant de revenir après le 12. Demain après-midi je pars aussi jusqu'au 12 donc le RP sera en pause. Désolée pour l'attente.

( HRP: Bon, tu m'avais dis la dernière fois y a longtemps que je pouvais répondre le temps qu'Oshi revienne, mais je préférais attendre ... Au final, il est de retour ou pas ? Ah et je profite aussi pour relancer le rp.. ^^)

Au final tout n'allait pas aussi mal, les deux enfants pourront garder sans problème la voix bizarre qu'ils considèrent comme un secret maintenant. Ils ne voulaient ni passer pour des fou ni pour des personnes particulières ou quoi que ce soit, ils étaient des enfants comme tant d'autres, c'est tout rien d'autre. Bon, comme cette grande là avait cru au mensonge, il fallait se débrouiller maintenant... Elle y a cru sérieusement ? Et Oshi ? Lui est-ce qu'il y a cru ? Mais qu'est-ce qu'elle était entrain de dire là ? Ses paroles étaient juste incompréhensibles... Une chose était sûr en tout cas: elle était exité à l'idée de voir un phénix, enfin c'était ce à quoi pensait Saitô. Il se concenta de répondre d'une simple et bref réponse:

-Je n'ai pas compris ...

Saeko, elle, elle avait tout compris ! Elle hésita un instant de répondre ou pas, si sa réponse sera mal formée le mensonge risquait d'être découvert ... Il fallait vraiment se débrouiller là ! Après-tout, c'était bien elle qui avait inventer ce fameux mensonge de phénix, autant qu'elle se débrouille toute seule. Elle prit le courage à deux mains et inspira de l'air avant de répondre calmement d'une façon tout à fait normal comme s'il ne s'agissait pas d'un mensonge mais d'une phrase bien vrai.

-Au début il volait en faisant des cercles dans le ciel... puis peu après je l'ai perdu de vue.

Bon cette idée était beaucoup mieux que celle du fait que le phénix serait mort en brulant afin de devenir des cendres, tous le monde sait bien que les phénix se réssucitent de cette manière... Et si le mensonge était découvert ? Comment allaient-ils faire pour cacher leur nouveau secret ? En plus de ça il devront expliquer la raison pour laquelle ils l'avaient cachés... En parler, ce n'était sûrement pas la meilleure chose à faire, ils se cachent, ils mentent, mais pourquoi au juste? Tout ça avait pourtant commencer à cause d'une raison dont ils ne se rappellent plus, puis au final ils avaient continué à mentir et se cacher sans en connaître la raison... C'est bête et idiot aufait. Faudrait en parler avec Saitô pensa Saeko en se demandant ce que pouvait bien penser de cela son frère. Peut-être avait-il un autre point de vue et risquait-il de n'être pas d'accord avec elle... Et c'est bon, les vieilles peurs d'être incompris sont de retour ! Cette peur toute stupide lorsqu'on sait que cela ne sert à rien d'avoir peur, il était tout de même son frère, sa deuxieme moitié, tout ce qu'il lui restait, la source de ses bons souvenirs, et pleins d'autres choses... "Arrête de t'inquietter et concentre toi sur ce qu'il se passe en cet instant présent" ne cessa-t-elle de se répéter pour se rassurer. Mais au contraire, au lieu de se calmer elle commençait à penser à tous ses mauvais souvenirs, son passé, ses parents adoptifs retrouvés morts, ses proches... D'habitude elle était en cet état seulement après ses cauchemards, mais là c'était différent pourtant les émotions et les angoisses étaient les même. Elle ne comprenait plus grand chose, pourquoi pensait-elle à ça ? Pourquoi en souffrir autant mentalement ? Depuis au moins d'ailleurs quelques secondes Saeko ne faisait plus attention à ce qui se passait autour d'elle... Elle se calmait petit à petit, reprenant ses esprits avant de regarder Lindorie puis son frère. Son jumeau à qui elle compte parler en priver dans pas longtemps, ce soir ou bien demain, elle n'en sait rien, mais elle était sûre et certaine qu'elle devait parler avec lui.

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