Je redonnais le cheval que j’avais emprunté à Dalthic. Il me restait plus que deux ingrédients pour la suite et j’avais bien une idée pour en obtenir un.
Je me dirigeais tout d’abord vers le petit bois qui trônait à côté du village. Le gibier devait bien être au rendez-vous, surtout à ce moment de l’année où les petits devaient être déjà nés depuis 5/6 mois. Je commençais donc ma traque. Je pistais les chemins et les trouées à la recherche d’indice sur la présence de faons. Et j’en trouvais un, enfin, j’en entendis un. Mon oreille perçue le brame d’un cerf. Qui dit cerf, dit troupeau à cette époque. Qui dit troupeau, dit femelles et petits. Qui dit petits, dit faons. Qui dit faons, dit poils. Qui dit poils, dit un ingrédient en moins.
J’y allais donc et vis ce que j’avais déduis. Un troupeau mais sans petits. Mais je n’étais pas dupe. Un chasseur m’avait appris que les biches cachaient leurs petits. Donc je pris note de son conseil et me mit à attendre. Attendre qu’une biche s’écarte du troupeau pour retrouver son faon.
Une heure passa et une des femelles se décida enfin d’aller chercher son enfant. Je la suivis et vis donc ma proie. Le faon sorti du buisson de ronce d’où il était caché. J’agis rapidement. Je fonçais vers le faon et formais un mur de flamme entre la mère et le petit. Ma proie resta immobile, terrorisé. Je le saisi et lui arrachais une bonne touffe de poil accompagné du cri de l’animal. Une fois ma tâche réalisée. Je parti en courant, espérant que aucuns cerfs me poursuivent.
Je m’affalais sur le sol, prenant le temps pour reprendre mon souffle. Il ne restait plus que le petit croco.
Je distinguais enfin les marais qui bordais le fleuve qui parcourait Ârnör. Je longeais les bords pour appâter le crocodile. Au bout d’un petit moment, je vis l’eau gicler à quelques centimètres de mon pied et je vis le reptile. Il avait la taille d’un enfant et il ouvrait grand la gueule prête à me saisir entre ses crocs. Je saisi un bâton à côté de moi et le lançais dans la gueule de l’animal. Il la referma à une vitesse foudroyante mais je fus plus vif que lui. Je lui sautais sur la tête et posais mon pied sur son museau en appuyant dessus. Il avait, certes, de la force dans sa mâchoire mais pas assez pour l’ouvrir. Je fouillais dans mon sac et sortis une sorte de boule blanche. C’était un oignon. Je pris mon couteau et me mis à le découper devant les yeux de la bête. Quelques temps après, des larmes coulèrent de ses yeux à causes du gaz irritant de la plante. Je lâchais mon « outil de torture » et sorti une fiole de mon sac et saisi une des larmes du reptile dans le récipient. Et, une fois l’ingrédient rangé, je fis ce que tout aventurier fait dans sa vie. Je pris mes jambes à mon cou.
Ma quête était enfin à sa fin, il ne me restait plus qu’un obstacle à franchir, la porte en bois de l’entrée de la demeure du vieux nain. Je lui fis appel avec le fer décorant sa porte. Je n’eu pas le temps de dire un mot qu’il me fit rentrer dans le hall de la salle. Il me dit :
-Avez-vous les ingrédients, jeune aventurier ?
-En effet, les voici, dis-je en les sortant un par un de mon sac et en les posant sur une petite armoire. Ils m’ont donné du fil à retordre donc j’espère qu’ils seront à votre goût.
-Champignons Kurlic……Miel…..écailles de dragon végétal……fleur de Juvélis…..poils de faons et une larme de crocodile du marais. Bien joué, mon garçon, tu as tout. Tout ce qu’il faut pour mon élixir de jeunesse, un soin contre le rhumatisme.
J’étais étonné et le dévisageais :
-Un soin contre le rhumatisme ?
-En effet, Azazel. Je savais que je ne pourrais plus partir à l’aventure à cause de mon âge. C’est pour cela que j’ai fait diffuser dans tout le pays cette quête. Une quête pour pousser les jeunes comme vous à partir à l’aventure et à découvrir le monde. L’Aventure est un trésor, un trésor que je t’ai fait partager.
J’étais bouche-bée. Tout ça juste pour un médicament ? Juste pour un remède que l’on trouve chez l’herboriste du coin ? Je dévisageais l’homme, le foudroyant de mon regard plein de haine et de colère. En me voyant, je vis sa peur se dessiner sur son visage ridé et……j’éclatais de rire. Je riais à gorge déployé pendant un bonne minute puis je repris mon calme en lui disant :
-En effet, l’Aventure m’a fait beaucoup bouger. Gontrul, vous êtes un sacré nain et je vous remercie de m’avoir fait vivre cela.
-Mais de rien, jeune aventurier. Repasse me voir un de ces jours, peut-être je demanderais encore ton aide pour un autre « élixir de jeunesse ».
On éclata tous les deux de rire. Ainsi, voilà comment ce fini cette histoire, dans le rire et la joie.