Le soleil resplendissait au dessus de moi, guidant mes pas vers le château du prince Kanoë, là où mon mari et mon fils m'attendais. Je m'en voulais un peu d'être parti sans prévenir et de n'avoir laissé comme explication qu'une lettre ne pouvant informer mon mari de mes véritable intentions. Plus d'une semaine s'était écoulé depuis mon départ. J'étais parvenu à obtenir les réponses que je voulais entendre. J'avais le cœur un peu plus léger, un sourire rayonnant au lèvres et les yeux brillant d'excitation. J'avais hâte de retourner dans les bras de mon chéri, de lui expliquer pourquoi j'étais parti et ce que j'avais appris. Je lui avait certainement donné beaucoup d'inquiétude, surtout après l'épisode "Niru" qui avait failli me mettre sur la touche définitivement. Me voir partir peu de temps après mon rétablissement, ce n'était pas une excellente idée mais je me devais de faire ce voyage. Je savais très clairement où je voulais aller et qui je voulais voir. La semaine précédent mon départ, j'avais passé un entretien avec le médicomage Thierry. Il m'avait alors annoncé ma nouvelle grossesse en cours. Je m'y attendais, j'étais folle de joie mais mes craintes ont aussi resurgis. La peur d'enfanter de nouveau un enfant démoniaque me hantais et c'est suite à un cauchemar que je pris la décision de partir chercher des réponses au sujet de ce nouvel enfant. Dans ce cauchemar, je voyais Leefaen entouré de flamme et juste derrière lui, un autre enfant, dans son ombre, une ombre lui-même, qui lui tenait la main. Ce songe m'avait hanté durant tout mon trajet et n'avait cessé que lorsque je partis de ma destination.

J'avais eu beaucoup de mal à retrouver la personne que je cherchais. La fois dernière, j'étais tombé dessus par hasard alors que j'étais en difficulté. L'homme, vieil ermite et devin, m'avait prédis l'arrivée d'un fils à double personnalité : Leefaen. Il avait invoqué pour moi un totem protecteur, Mélaïna la louve, qui avait entraîné l'apparition du totem opposé, Manoir le chat, incarnant le mauvais côté de mon fils. A présent, je voulais le retrouver pour qu'il prédise l'avenir de mon nouvel enfant. Même s'il y avait des choses qui ne me plaisait guère, j'avais eu comme réponse le genre de paroles que je souhaitais entendre. J'allais avoir un fils normal. J'étais folle de joie et si impatiente de l'annoncer à Tarod, de lui raconter mon entrevu avec le devin et ce qu'il m'avait dit sur notre futur enfant. Le devin était même allait jusqu'à m'avouer le sexe de ma progéniture. J'attendais un garçon. Tarod sera comblé, je n'en doutais pas une seule seconde.

Devant les derniers kilomètres qui me restait à parcourir, je lançais mon cheval au galop afin d'arriver plus vite. Je m'étais trop longtemps absenter, trop loin de mon amour et de mon enfant chéri. Enfin, les tours du château, ouis le chemin, la grille qui s'ouvrit sur mon passage. Reconnu par les soldats, je fus accueillis par des sourires et des saluts respectueux. Un gamin d'une dizaine d'année vint à ma rencontre et je l'envoyais prévenir Tarod. Il détalla comme un lapin alors qu'un autre jeune gens vint s'occuper de mon cheval et de mes effets.

"Fais porter toutes mes affaires dans les appartement du capitaine, je les rangerais plus tard. Il y a des belles mangues que j'ai acheté sur le trajet, prends en une pour toi et ton compagnon qui vient de partir.

"Oui Dame Felyndiira, merci beaucoup et bon retour chez vous".

Je souris et attendis dans la cours, assise sur un banc de pierre sous un cerisier en fleur. Quand enfin mon amour apparu, je me levais et sans un mot, je tendis les bras vers lui et accueillis son étreinte avec passion. Je m'embrassais encore et encore, tellement heureuse. mes yeux en disait très long sur ce que je ressentais ; un bonheur sans ombre.

"Tu m'as manqué mon amour. Pardon d'être parti sans te prévenir. Je craignais que tu ne me laisse pas partir. Je te sais très inquiet depuis mon dernier accident mais regardes, je vais bien et je suis même la plus heureuse des femmes en ce si beau matin".

Je frémissais sous ses baisers. Ma joie était si débordante, c'était magique comme retrouvailles. J'avais envi de me blottir contre lui toute la journée et dire bon vent à tout le reste mais il y avait des questions auxquelles il fallait que je réponde.

Alors, vais-je enfin savoir ce qui est plus important que moi ?

Avec un petit air très mystérieux précédent une bonne nouvelle, je murmurais avec un regard de gamine joueuse :

"Ton nouveau fils peut-être".

Je le laissais exprimer sa joie. Nous eûmes même le droit à des applaudissement du personnel aux alentours. Voyant que la foule allait se ramener. Je tirais mon mari par la manche et l'entraînait sans plus de cérémonie dans les couloirs du château. Là, alors que plus un chat ne nous tournait autour, je le plaquait contre un mur et l'embrassais. Comme ça m'avait manqué. Je continuais avec plein de malice dans le regard.

"Oui mon cœur, j'ai maintenant la confirmation que j'attendais avec tant d'impatience. J'attends bien notre enfant, ce sera un garçon et il sera normal. Pas de côté obscur, pas de démon, aucun maléfice, rien de tout cela. Tarod, je vais enfanter un miracle"

J'avais le cœur palpitant. J'étais si fière de lui annoncer cela, et si fière de notre fils à venir. J'aurais alors deux fils exceptionnels.

"Fel, c'est... merveilleux !"

Je l'entourais encore de mes bras. Tout troublé mais dans le côté positif du terme, mon mari caressa mon ventre en demandant :

Et,... quand est-ce que...

Je m'empressais de lui répondre, qu'il n'ai plus une interrogation en tête et que l'on puisse partager ce bonheur d'être à nouveau parents.

"Je le sais depuis trois semaines déjà, c'est le médicomage Thierry qui m'a annoncé ma grossesse mais avant de t'en parler je devais retrouver une personne qui pourrais répondre à mes questions et rassurer mes craintes d'enfanter un autre bébé maudit par mon Mal, comme Lee. Cet homme est un ermite, très gentil. Il m'avait prédit le sombre avenir de Leefaen et avait également invoqué ses totems, enfin Melaïna, le chat s'est invité par la force des choses. Voilà ce qu'il a prédit pour notre nouveau fils..."

J'allais m'asseoir sur un rebord de fenêtre, un peu fatiguée par le voyage et cette excitation maintenant partagée. Je lui expliquait au mieux ce que m'avez confié le vieil homme dans son moment de transe.

"Je ne te citerais pas mot pour mot ses propos qui était très énigmatiques. Heureusement, comme la première fois, il m'a fait la "traduction". Notre nouveau fils sera un être d'apparence normal, comme toi en fait, il aura tout d'un petit garçon ordinaire. Je ne sais s'il aura des pouvoirs, des dons ou des faculté particulière mais le sage m'a confié qu'a un moment de sa vie, alors qu'un être cher à son coeur quittera le foyer, il partira lui aussi à sa suite dans le but d'aider cet être. Le vieil homme m'a souffler qu'il s'agissait très certainement de Leefaen qu'il avait vu partir lui aussi. Il faut nous attendre à ce que nos fils s'en aille un jour Tarod. J'ai pris tout le trajet du retour pour accepter cette idée. Ce n'est pas facile mais..."

C'était vraiment dur à accepter c'est certain mais on ne pouvait rien y faire. U jour ou l'autre, mes deux enfant me quitteront pour mener leur propre vie. Je continuais, bien résolu à croire mes propres paroles. Celà ne me ressemblait pas mais après tous le temps passé à la cour et avec Tarod et notre fils, j'avais murie davantage et je ne voulais plus passer ma vie à avoir peur.

"...il faudra accepter le fait que nos garçons nous laisserons pour mener leur propre combats dans ce monde. Ils ont un rôle à jouer dans cette guerre, j'en suis persuadée".

Je lui souris sincèrement pensant que de toute façon, lui et moi resteront toujours ensemble.

***

Je t'aime

Tarod semblait avoir tout accepter, plus rapidement que moi certes mais après tout, j'étais mère et les mamans ont font toujours beaucoup, voir trop. Tarod me serrant contre lui, il me semblait que le bonheur nous serrait davantage dans ses bras et du les ouvrir un peu plus pour accueillir la joie de Leefaen d'avoir un petit frère.


Plusieurs mois défilèrent à une vitesse folle. Mise à part mes entrevue mouvementé avec Niru, quasi mortelle pour certaines, je n'avais pas eu à me plaindre d'être ennuyée à droite à gauche. Kanoë ne m'avait guère envoyé en mission et je suspectais Tarod d'y être pour quelque chose. Comment lui reprocher. Il s'occupait à merveille de moi lorsqu'il était présent et représentait le père idéal pour Lee et notre futur bébé. Je me retins de lui faire savoir que durant ma grossesse précédente, je cavalais dans la forêt et que je n'avais pas eu de soucis particulier jusqu’à la naissance qui s'était...très mal passée. N'ayant pas assisté à la mise au monde de Lee, Tarod était très anxieux quand à cette autre naissance. D'ailleurs, un soir où nous eûmes la chance de se retrouver ensemble sur notre lit, il me questionna un peu sur le sujet :

Ça te fait peur ?

Je ne lui avait jamais vraiment parlé de la naissance de Lee et du calvaire que j'avais enduré alors que Rosiel me charcutait les entrailles pour en sortir le rejeton mourant. Je frémis lorsqu'il glissa ses doigts sur mon ventre. Je sentis des petits coup léger qui répondaient aux caresse de mon mari. Faisant mine de ne pas comprendre sa question, il précisa :

L'accouchement, tout ça... tu n'appréhendes pas ?

Cette fois, il me falut bien répondre :

Je ne sais pas trop. J'ai un peu peur bien sûr mais je suis confiante. Je suis presque certain que ça se passera bien mieux pour pour Lee. J'aurais des médecin expert en la matière autour de moi et...tu sera là cette fois.

J'attirais son visage à mes lèvres et l'embrassais tendrement. J'espérais véritablement qu'il soit là et non en mission au moment de l'accouchement. Pas de quêtes de prévu dans les jours à venir, je pouvait espérer accoucher dans de bonne circonstance et avec mon époux près de moi. Sentant que Tarod était près à écouter mes confessions sur la naissance de notre premier fils, je me libérais enfin de ce fardeau en lui expliquant tout. Comment j'avais été prise dans une coulé de boue en gagnant le manoir de Rosiel, comment les totems m'avait maintenu hors du torrent puis ensuite le sauvetage que je ne me rappelais pas vraiment étant à demi consciente, la naissance douloureuse durant laquelle j'étais physiquement incapable de faire sortir le bébé par voix naturelle et que Rosiel avait du ouvrir mon ventre pour sortir le nourrisson. Je lui avoua aussi que Lee ne respirait pas en venant au monde et que je ne sais plus comment, Rosiel lui avait insufflé son premier souffle de vie. Tout celà dans une grande émotion qui me fis appréhender davantage l'accouchement à venir. JE regardais Tarod, les yeux humides et demanda :

Tu peux me promettre d'être là cette fois ? Je n'accepterais pas que tu loupes cet événement une fois de plus même si le premier n'avait rien de très émouvant.

Le sourire de mon mari calma mes craintes et ses mots encore davantage :

Je te le promets. Je ne bougerai pas d'ici tant que ce petit bonhomme ne sera pas sorti nous dire bonjour.

Soulagée, je me laissais embrasser avec grand plaisir. Il m'attira tout contre lui et m'embrassa avec passion sur mon corps de futur maman, il insista beaucoup sur le ventre comme s'il voulait transmettre aussi son amour a notre fils. Soudain, il stoppa ses baisers et attira mon attention, me sortant que ma transe. Je lui en voulu presque sur le coup d'avoir cesser ses câlins. Je relevais la tête avec une mine boudeuse alors que lui rayonné d'un bonheur parfait. Celà le rendait encore plus beau que d'ordinaire. Il me dis alors en calant sa tête près de la mienne :

"Que dirais-tu de Liam ?"

Je ne bougeais pas. Il y avait réfléchis ; cela me toucha énormément. J'avouais que je voulais laisser à Tarod le choix du prénom comme j'avais choisis celui de notre premier enfant. Mais son choix était tout simplement parfait. Celà me fit sourire de nouveau et me blottissant tout contre lui, je pris son visage dans mes mains et murmurais avant de l'embrasser :

"C'est parfait mon amour, vraiment parfait".

Puis je caressais mon ventre et parlais à mon bébé, une larme à l'oeil :

"Dépêches-toi d'arriver mon petit Liam, tes parents attendent impatiemment de te serrer dans leur bras".