Arnör, territoire assez sympathique quoi que totalement inconnu pour moi. Après une bonne nuit, assez fructifiant, j'avais envie, par ce chaud soleil d'une journée tranquille à m'étirer les quatre en l'air sur un rocher brûlant et à lézarder ainsi sans être troublée par quoi que se soit. Cause toujours ma belle. Cette forêt ne me fournissait pas la tranquillité dont 'avais besoin. C'était étrange, comme si des énergie énigmatiques sillonnaient à travers les arbres. Je le sentais ou plutôt, le ressentais au plus profond de moi. Je n'étais pas vraiment sereine voir, carrément tendu. Quelque chose dans les environ empêchait les animaux et les végétaux de rester plongé dans leur plénitude olympienne. Les sens en alerte, je me faufilais à travers la dense végétation, en passant d'une beauté déconcertante, et avec une grâce féline je me hissais dans un chêne pour voir ce qui me troublait à ce point. Au loin, mon regard félin me permis de voir avec précision un petit groupe de quatre homme dont un particulièrement imposant. Poussée par la curiosité, j'allais dans cette direction. Eh oui, je ne pouvais m'en empêcher. J'étais avide d'apprendre et je ne pouvait apprendre quand me confrontant à d'autres personnages, peu importe leur hiérarchie ou leur puissance. Un tantinet suicidaire ? Moi ? Peut-être. Ou plutôt, la mort ne m'inquiétais pas et j'avais tant souffert que plus rien ou presque ne pouvait me faire reculer.

Hum par contre j'avais aussi très faim alors qui contenter ? Ma curiosité ou mon estomac ? Manger peu attendre, en revanche les hommes en question pouvaient s'en aller d'une minute à l'autre ; d'ailleurs, les trois plus insignifiants disparurent dans les fourrés. Sans perdre mon temps à plus de réflexion -ce qui n'était pas mon fort – je galopais vers la clairière, croisant des valet en quête de nourriture il me semblait. Apparemment très occupé par leur tâche, je poursuivit sans me préoccuper d'eux et eux ne me virent même pas ; je me fondais si bien dans le paysage. Enfin pas assez pour le dernier bonhomme. Affalé sur son trône - je me demandais d'ailleurs comment il avait pu l'amener jusqu'ici - il avait une expression très imposante qui inspirait le respect et la soumission. Dans l'ensemble, plutôt rondouillard, on voyait qu'il avait du vécu derrière lui. C'étaient surtout les cicatrice qui me sautaient aux yeux. Bien cachée derrière des buissons épineux, je compris trop tard que le vieil homme m'avait repérée :

"Je t'ai vu, alors qui que tu sois montre toi ! Je n'ai pas que ça à faire moi... Présente toi devant le Roi Barragan de Gaucelam, chef de troupe dans la légion force de Kanoë ! Et toi qui est-tu ? Si tu veux aider l'armé de Kanoë ramène de la nourriture, il se trouve que nos ressources sont au plus bas."

J'hésitais un instant, me demandant si c'était vraiment à moi qu'il disait tout ça. Mais vu que personne d'autre ne se montrait, j'en conclu que j'étais démasquée. Pfff, j'avais encore un peu de boulot pour pouvoir passer totalement inaperçu en toute circonstance. Timidement, je me redressais derrière mon buisson et machinalement je bandais mon arc dans sa direction et d'un regard défiant, et sortis de ma cachette, la pointe de ma flèche visant son front et faisant quelque pas vers lui je parlais assez calmement :

« Alors comme ça j'ai devant moi un roi. Le Roi Barragan de Gau... quoi déjà ? Quelle importance. Moi on me nomme Felyndiira, Felyn' pour les intimes ce qui vous en exclu. Et au fait, moi aussi je suis ravi de faire votre connaissance altesse ».

Je n'étais pas peu fière de ma réplique un peu sarcastique envers ce monarque qui se croyait tout permis sur une créature telle que moi. Non mais il m'avait bien regardé ? Bien sûr que non, ma morphologie de tigresse ne lui avait pas été visible lorsqu'il m'avait repéré. Avais-je agitée ma queue un peu trop haut ou était-il simplement doté lui aussi d'une grande perception des chose. En tout cas, son air suffisant et son manque de politesse ne me plaisait guère. Je rajoutais sans ciller des yeux et en restant aux aguets si les autres venaient à revenir :

Il se contenta d'exploser de rire, ce qui fit monter la colère en moi. J'en avais plus qu'assez de ne pas être prise au sérieux. Son rire de vieux grand-père venant du font de sa gorge m'était insupportable et pourtant je ne tirais pas. Même ma menace ne lui faisait aucun effet. Je ressentis que cet homme là avait beaucoup de vécu, plus que je le pensais. Quelqu'un de brave peut-être qui avait traversé d'effroyables combats vu l'état de sa peau abimée, lacérée de cicatrices et ridée par le temps. Je me sentais contrainte de respecter mes aînés... Toujours aussi moqueur, il rajouta :

"Sachez ma cher que vous soyez renne, bonne sœur, paysanne ou esclave, je n'hésiterai à vous fracasser de ma hache. Peut importe si mon "front ridé" est trouer, je repousserai la mort le temps de vous tuer. Sache aussi tigresse que je ne t'ai jamais donné d'ordre, je t'ai donné une occasion de te rendre utile."

Il marquait un point ; j'avais tendance à réagir au quart de tour face aux inconnus et là encore je me plantais. Il me proposait simplement mon aide pour amasser de la nourriture pour son prince , rien de bien méchant. En revanche, j'étais certaine de pouvoir le tuer à cette distance de lui. Le seul fait qu'il me rappelle qu'il soit supérieur à moi me fit lâcher la corde de mon arc et la flèche parti mais au lieu de ce planter dans le front du roi, elle frôla son oreille et alla se planter sur son trône. Prévoyant une riposte, je saisis une seconde flèche mais le calme de mon adversaire me désarma, dans les deux sens du terme. Ne sachant trop comment gérer je lui lançais :

« Ne pensez pas une seule seconde que vous pourriez me vaincre sans en mourir vous aussi. Je suis plus puissante ma silhouette pourrait vous le faire croire ».

Il est vrai que je n'étais pas bien grosse mais pour moi, ma force c'était surtout mes émotions qui en étaient à l'origine, mon mental qui me permettait de pousser mes muscles à se décupler en cas de nécessité. Ce n'était pas un don mais seulement quelque chose que j'avais développée au cours de mes périples. Je rajoutais :

« Je tiens néanmoins à vous présentez mes excuses. J'ai mal interprété votre... demande ».

Je ne baissais néanmoins pas ma garde mais je savais déjà qu'une deuxième flèche serait inutile, il ne me donnais pas envie de le tuer, ni même de le blesser. Je voulais juste qu'il me respecte. J'ignorais d'ailleurs les dernières questions.