De capitaine à capitaine

• Depuis la nuit des temps, nous avons découvert bien des moyens de raconter des histoires, faire passer des messages, s'exprimer. Il y a la parole, qui a le mérite de pouvoir s'expliquer sur le champ si le discours n'a pas été compris. Pour les conversations à longue distances, les appels à l'aide il y a l'écriture qui se transmet et s'apprend de génération en génération tout comme le parler. C'est chose pratique car tant que le parchemin est intact, il y a preuves et souvenirs du sujet avec un risque de mal entendu grandement diminué. Mais à ces deux outils que sont le langage et l'écriture, il y a une barrière de compréhension. Un elfe n'ayant apprit le moindre mot du langage ne comprendra pas un citadin d'une ville humaine. Il y a cependant un langage universel, sans paroles ni lettres qui malgré ceci, peut faire passer un message pour tout le monde et ce, très rapidement. Il s'agît bien sur de la peinture, quelque soit son origine. Son apparition est antérieure à l'écriture et s'éteindra bien des siècles après. Mais en cette soirée de pleine lune, ce sera la parole qui sera utilisé, enfin, espérons-le...

Comme dit précédemment, c'était la nuit et l'astre du Dieu de la lune, Elune, brillait de toute sa splendeur éclairant ainsi le château avec l'aide des étoiles. Helyos, caché dans l'ombre d'une toile tenait entre ses mains, un pinceau. Le peintre vit quelque oiseaux blanc comme la lune à travers la fenêtre. Immédiatement, il se mit à agiter son pinceau et dessina une magnifique envolée de colombe sur sa toile... Avant d'arracher la toile, l'inspiration le quittait. Pourtant, la lune a toujours sut mettre ses sens en émoi mais hélas, ce soir elle n'en fit rien. La fatigue y était sans doute pour quelque chose, maudit soit ses cauchemars ! La porte s'entrouvrit, un homme venait d'en franchir le seuil.

Haut d'un peu plus d'un mètre quatre-vingt. Il a la taille svelte et élancé des elfes, mais n'en est pas un, comme en témoigne ses oreilles. Ses yeux sont d'un bleu palpitant, brillant comme les océans du sud. Ses cheveux sont noir comme le ciel de nuit. Quelque chose clochait cependant... Comme s'il cachait quelque chose. Personnage intéressant. Par contre... Que faisait-il ici ? Qu'est-ce qui peut intéresser un homme dans l'aile de la sagesse, voudrait-il être recruter ? Dans cette pièce, rempli de peinture et de toile, le tout dans un chaos digne des enfers, le peintre recouvert de peinture observait son futur interlocuteur... Ça lui revint en mémoire.

Capitaine Tarod je présume ? Enchantée, quand à moi, je suis Helyos capitaine de la sagesse et comme vous vous en doutez surement... Peintre. Kanoë m'a prévenu de la visite du capitaine de la force. Pour tout vous avouer, votre stature et votre corpulence font plus penser à l'archer qu'autre chose... un sourire s'étira lentement sur le visage du peintre. Que cachez-vous donc ?

Le départ de Khelone me restait encore en travers de la gorge. Bien qu'il n'eut été que de passage, je devais avouer que mon admiration envers lui était sans borne.

Kanoë venait à peine de m'annoncer l'abandon du vieux Sage que déjà je lui demandais à qui reviendrait sa place. Loin de moi l'idée d'y postuler, bien sûr, mais ma curiosité était grande : existait-il un seul homme capable de rivaliser avec le plus grand de tous ? La réponse ne tarda pas.

- Helyos, aile de la Sagesse, deuxième porte à gauche.

Mon Prince m'avait sourit en m'indiquant l'itinéraire. Helyos... jamais entendu parler. Qu'à cela ne tienne, je pris conger de Kanoë, et m'enfonçai dans le chateau.

L'aile de la Sagesse n'était pas bien compliquée à trouver, néanmoins le long chemin pour y parvenir avait changé le crépuscule en nuit étoilée. Par les fenêtres, je voyais la lune dans toute sa rondeur, qui riait de nous. Un sourire se dessina sur mes lèvres. J'avais beau être un homme, c'était bien les nuits de lune où je me sentais le mieux.

Deuxième porte à gauche, j'y étais enfin. Frappant deux coups discrets, j'eus la ferme intuition que celui que je visitai ne dormait pas encore. Entrebaillant la porte, j'en eus la confirmation. Et alors que j'entrai dans la pièce, ce ne fut pas Helyos couvert de peinture que je vis en premier lieu.

Mon visage resta impassible, pourtant l'étonnement grandissait en moi alors que je découvrai cette pièce extraordinaire. Couverts de tableaux, les murs épais en devenaient plus harmonieux, malgré l'ensemble disparate. Des colombes dans le ciel, la cascade de Nantil, je reconnaissais presque chaque chose posée sur les toiles. C'était tout simplement magique.

- Capitaine Tarod je présume ? Enchantée, quand à moi, je suis Helyos capitaine de la sagesse et comme vous vous en doutez surement... Peintre. Kanoë m'a prévenu de la visite du capitaine de la force. Pour tout vous avouer, votre stature et votre corpulence font plus penser à l'archer qu'autre chose... Que cachez-vous donc ?

Helyos me tira de ma rêverie et je reportais toute mon attention sur l'homme en face de moi. L'homme ? Non, l'elfe. En tout cas, ce sont là les indices laissés par des oreilles pointus et des yeux ambrés tels que les siens. Voyant ses lèvres s'étirer, j'esquissai à mon tour un sourire franc.

- Je pensais pourtant que les peintres savaient reconnaitre l'essence des choses au delà de leurs apparences, le taquinai-je et m'avançant pour lui serrer la main. Enchanté de vous rencontrer, Helyos.

Serrant sa main couverte de peinture, je fus surpris de ne rien trouver sur ma propre paume. Pas mécontent, je ne cherchais pas à en connaitre la cause.
- Je n'ai pas pour habitude de me laisser aller aux compliments, ajoutai-je, mais vos tableaux sont d'un réalisme surprenant. Et étrangement, les plus réussis sont des paysages nocturnes... Est-ce la lune qui vous inspire ainsi ?

Comment ça, j'avais répondu à sa question par une autre question ? Hé bien oui, je devais l'avouer. Mais après tout, ce peintre était le nouveau capitaine de la sagesse n'est-ce pas ? Alors laissons-le deviner pourquoi le gringalet qui se tenait devant lui, et benjamin qui plus est de tous les guerriers ici présents, faisait office de capitaine de la force...

- Je n'ai pas pour habitude de me laisser aller aux compliments, mais vos tableaux sont d'un réalisme surprenant. Et étrangement, les plus réussis sont des paysages nocturnes... Est-ce la lune qui vous inspire ainsi ?

- C'est exact, enfin... D'ordinaire la lune m'offre toute l'inspiration dont j'ai besoin, mais ces derniers temps, je n'ai plus aucune inspiration.

Il jette un regard au sol, blasé d'être si peu inspiré. L'interlocuteur ne s'intéresse surement pas à ce genre de chose donc il se mit à observer Tarod, en quête d'indice sur son identité. Ce personnage semblait tout à faire... banale. C'est triste à dire mais rien ne le différenciait d'un humain. Il ne voulut pas abandonner son intuition, il cachait quelque chose et ce personnage n'a d'humain que cette forme.

Contrairement à la plupart des elfes, Helyos n'a jamais passé sa vie avec des animaux, ou bien seulement ceux des villes. Son regard ambré n'arrivait pas à déceler le loup solitaire qui sommeillait en lui. En lui, il ne voyait que le grand guerrier dont tout le monde parle ainsi qu'un "petit quelque chose". Le peintre passa en répertoire toutes les races possédant une double forme...

Les démons en premier lieu, mais un démon est peu probable, car nous parlons ici d'un grand guerrier aux sens de l'honneur. Vient ensuite, les hommes-loups, Wolbatas ou quelque chose de ce genre. Le capitaine cru entendre parler d'homme capable de devenir chèvre, de change-forme et d'ondin... Choisissant avec un hasard total...

- Un... Je n'y arrive pas. Aussi je vous propose un marché, je vous montre mes pouvoirs et vous me montrez ce que vous cachez... Marché conclu ?

Helyos confirma rapidement mon intuition. Ainsi, lui aussi dépendait en quelque sorte de l'astre nocturne. Intéressant. En revanche, même après m'avoir détaillé longuement, il ne réussit toujours pas à deviner "ce que je cachais". J'avais bien envie de muter sous ses yeux, juste pour voir la surprise dans ses prunelles, mais il prit la parole avant que je ne me décide.

-Un... Je n'y arrive pas. Aussi je vous propose un marché, je vous montre mes pouvoirs et vous me montrez ce que vous cachez... Marché conclu ?

J'étais assez surpris, mais ce genre de donnant donnant me plaisait assez je devais dire.

- Je suis partant, acquiesçai-je. Vous risquez d'être surpris.

Je savais que chaque capitaine avait en moyenne trois ou quatre dons. C'était étrange d'ailleurs comme une élévation de grade révélait de nouveaux pouvoirs. Je m'étais assez souvent questionné à ce sujet : si je me retrouvais simple soldat, perdrai-je la plupart de mes capacités ? Qu'importait pour le moment. Nous avions quelques petites choses à nous montrer, Helyos et moi. Néanmoins, je décidai de lui montrer ce qui l'intéressait réellement qu'en dernier lieu. Je me sentais d'humeur taquine.

Sortant de ma ceinture le poignard qui pendait à côté de mon épée, je mis ma paume bien en évidence sous un rayon de lune, et appuyais la lame terriblement tranchante. Immédiatement, le sang se mit à couler abondemment. Je redressai le bars pour que celui-ci coule sur mon bras plutot que sur sa moquette - je n'étais pas non plus un barbare ! - et attendis quelques secondes. Sous les yeux ébahis d'Helyos, la plaie s'était refermée, et seuls les filets de sang le long de mon bras témoignaient d'une ancienne blessure.

Avec un sourire, je rengainai mon arme.

- C'est ton tour je crois, lui dis-je dans un sourire.

Les étoiles et le silence étaient les seuls compagnon du Songe jusqu'à l'arrivée du légendaire Tarod. Qui était-il ? Rien de plus que le guerrier et ami le plus puissant et fidèle du prince Kanoë. Pourquoi venir ici? Juste par simple curiosité, rien de plus, rien de moins. Helyos était quelqu'un d'assez curieux et ce depuis sa jeunesse. C'est d'ailleurs grâce à ça qu'il n'est plus le simple enfant qu'il était autrefois. Mais il a choisi ce capitaine en particulier par rapport à ce qu'il avait entendu. Ici se trouverait une personne dont la renommé était quasi-légendaire. L'art existe dans toutes les formes possible et imaginable.

Le combat peut donc être considéré en soit, comme de l'art ! Quelle place avaient la magie et la peinture dans son esprit ? Helyos voulait assez fortement montrer la valeur de son art et même prouver qu'il valait plus que les autres réunis. Mais ce soir il voulaitt surtout parler avec l'un des ses futurs alliés, le premier qu'il trouvera, et ce fut le légendaire Tarod. Un marché fut vite conclut : Chacun devait montrer l'étendu de ses talents ainsi que ses forces cachés. L'interlocuteur dévoila alors un don de guérison quasi-instantané.

Si les personnes qui changent d'apparences comme de chemise sont légions, les races à pouvoir se régénérer automatiquement le sont moins. Deux races lui vint à l'esprit. Les Wolbatas, des loups pouvant prendre forme humaine et les hommes-lézards. Seulement, les hommes-lézards sont incapables de changer de forme...

- C'est ton tour je crois.

Avant que de nouveaux mots sortent de sa bouche c'est l'elfe qui décida de prendre la parole avec son ton habituel, sûr de lui. En même temps s'il ne l'avait pas été, jamais il aurait put venir jusque là sans avoir peur. Après tout, plus grand nous sommes, plus dur sera la chute. Et mis à part les princes, personne n'est plus haut gradé que les capitaine.

- On a fait un marché, tu me dévoiles ce que tu caches et je te dévoile mes pouvoirs. Or... Je suis sur et certain que tu ne m'as pas tout dévoiler, tu n'auras donc qu'un aperçu de mes pouvoirs...

Helyos laissa volontairement planer un sous-entendu, comme quoi il aurait deviner la race de son interlocuteur. Ce qui n'est pas totalement faux. Rien ne sert de mentir ou d'être franc, le plus efficace reste de faire planer le doute. Le peintre s'éloigna et se plaça devant une fenêtre. Sa main gauche se plaça devant lui, alors que la droite tenait le pinceau. En quelques coups de pinceau, une pierre apparut dans le creux de sa main. Son regard se posa quelques instants sur la pierre, cela n'était pas suffisant, Tarod méritait d'en savoir plus. Ainsi il lança avec force la pierre sur la fenêtre. Celle-ci fut cassé. Agitant son pinceau sur la fenêtre, l'impensable se produit.

- Moi aussi je possède le don spectaculaire de régénération. Pas de la mienne, mais de ce qui m'entoure. Si un mur est en ruine il me suffit de peindre et la seconde d'après le mur est comme neuf. Mes peintures inspire à vivre, et je peint à l'infini, avec ou sans encre, avec ou sans support... J'ai encore d'autre tour dans mon sac, mais vous aussi...

Je me croyais malin avec mon petit tour de passe passe, mais ce que je vis dans les secondes qui suivirent m'impressionnèrent quelque peu. Sans aucun autre support que de l'air, Helyos peignit une pierre qui vint se loger dans sa main, bien réelle. Pire encore, il l'envoya exploser sur une fenêtre - ça, j'aurais pu m'en charger, pensai-je avec amusement - puis s'en approcha... et la répara sous mes yeux. J'étais sans voix.

- Moi aussi je possède le don spectaculaire de régénération. Pas de la mienne, mais de ce qui m'entoure. Si un mur est en ruine il me suffit de peindre et la seconde d'après le mur est comme neuf. Mes peintures inspire à vivre, et je peint à l'infini, avec ou sans encre, avec ou sans support... J'ai encore d'autre tour dans mon sac, mais vous aussi...

Je souris devant son audace et sa perspicacité. Evaluant l'espace autour de moi, j'estimai que je ne pouvais muter sans démolir sa chambre.

- Ne vous êtes vous jamais demandé pourquoi les couloirs étaient parfois si spacieux ?

Sans rien ajouter, je sortis de la petite chambre en laissant la porte ouverte. J'invitai Helyos à me suivre d'un simple regard. Et avant qu'il ne soit sorti à son tour, je disparus un instant de son champs de vision... et mutai.

Là où un jeune homme pas bien impressionnant se tenait une seconde auparavant, se dressait à présent un loup de la taille d'un cheval, attendant avec impatience la réaction de son nouveau frère d'arme...

» combat entre capitaine(pv tarod)
» Deux capitaine, une seule rencontre. Un destin ( Pv ---> Endhoril )

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