A mon grand étonnement, Anaviel me proposa de finir cette journée forte en rebondissements par une danse. La demande était assez surprenante. En effet, les invitations à danser étaient la plupart du temps réservées à la gente masculine. Mais, bien loin d'être choqué, j'acceptai cette ultime danse avec un doux sourire. La jeune elfe épousseta sa robe et me tendit sa main. Je me levai et me dépoussiérai également avant de saisir sa main. C'est ainsi que nous nous mîmes à danser, mon étoile du soir et moi-même, sous l'astre lunaire, sur la douce mélodie jouée par les grillons, les chouettes et l'ensemble des animaux présents dans ce lieu qui avait en l'instant présent quelque chose de magique. J'osai alors briser ce silence qui s'était installé.
« Cette journée fut vraiment fabuleuse Ana'. L'ensemble de ses péripéties ne fut pas spécialement réjouissante mais tout ce temps passé auprès de vous m'a vraiment fait beaucoup de bien. »
C'était vraisemblablement la première fois que je me rapprochai autant de quelqu'un au point de lui donner des surnoms. Je ne savais pas très bien comment expliquer ce que je ressentais en compagnie de cette jeune elfe. C'était des sensations fortes mais qui m'étaient également inconnues. Quelque part cela m'inquiétait un peu. Je n'avais pas pour habitude de ne plus être maître de mes sentiments. Cependant, de telles sensations positives ne pouvaient être néfastes.
La danse continua un long moment puis, je me laissai emporter. Je stoppai la danse et enlaçai Anaviel en fermant les yeux et blottissant sa tête contre moi. Je ne l'enlaçais pas de la même façon que plus tôt. Là ce n'était pas dans le but de la réconforter. C'était autre chose. Je ne sais pas pourquoi je fis cela et j'espérai au fond ne pas avoir gâché cet instant spécial.
« Pardonnez-moi... », lui susurrai-je à l'oreille avant de m'écarter d'elle. Je me tournai alors vers le cours d'eau ne souhaitant pas apercevoir de regard désapprobateur si toutefois il y en avait un. Je ne voulais pas qu'elle pense que je me permettais certaines choses parce que j'étais son prince car, ce n'était pas cela, loin de là.