Aruko s'enfonçait lentement dans le néant. Il se trouvait dans un immense vide noir.
Soudain un lumière apparut en face de ses yeux. Elle parut d'abord lointaine puis elle finit par l'englober totalement. La lumière était si aveuglante qu'Aruko dut fermer les yeux. Lorsque la lumière s'affaiblit et qu'il put de nouveau ouvrir les yeux. Il fut alors stupéfait de se retrouver dans une forêt. Celle ci lui paraissait familière et il comprit pourquoi quand il aperçut une maisonnette au loin au centre d'un clairière : c'était la forêt qui entourait la maison de son enfance.
* Mais qu'est ce qui se passe ? Qu'est ce que je fais ici ?? Je me croyais mort ... *
Il se décida à avancer prudemment vers la maisonnette quand soudain il entendit des cris. Il se précipita alors va la maisonnette et il se jeta sur la porte qui s'ouvrit à la volée. Il assista alors à une scène qui l'horrifia : celle de la mort de ses parents. Son père qui venait de balancer sa mère contre un meuble s'avançait vers deux enfants : Aruko et sa petite sœur avec 11 ans en moins. Le père paraissait ne plus se maitriser et on pouvait lire sur ses yeux le désir de faire souffrir qui le possédait. Aruko ne savait que trop bien ce qui allait se passer : c'est à ce moment là qu'il avait tué pour la première fois. Le chef de troupe ne pouvant pas assister à la scène sans rien faire il se jeta sur son père pour le trainer en arrière et protéger les enfants mais au moment où ses mains auraient dû toucher elles traversèrent le corps du père comme ci celui ci n'était qu'un fantôme. Aruko comprit aussitôt qu'il ne pourrait rien changer à la situation, qu'il n'était là que pour y assister. Il tomba sur les genoux, pris sa tête sa tête entre ses mains. Il ferma les yeux ne désirant pas revoir la scène mais il entendit quand même le cri déchirant de son père lorsqu’il se fit poignarder. Il entendit aussi les deux enfants fuir laissant la maison abandonnée.
Pendant quelques instant il garda les yeux fermés, n’arrivant pas à trouver le courage de voir le cadavre de son père puis quand il se résolut à le faire il fut tout autant surpris que la première fois qu’il avait ouvert les yeux depuis la lumière blanche.
Il se trouvait dans une maison plongée dans les ténèbres. Il entendit un bruit dans son dos, se retourna et vit une ombre en train de fracturer une des fenêtres de la pièce. Aruko sut tout de suite à quelle moment de sa vie il assistait : c’était son second meurtre.
* Ainsi quand on meurt c’est cela qui se passe : on va sa vie défiler devant ses yeux...*
Il se vit plus jeune entrer par effraction dans cette maison afin d’y voler des objets de valeurs pour le marchand qui l’avait mis sous son « aile protectrice » comme celui-ci aimait bien s’en vanter à l’époque.
Il savait bien sur aussi ce qui allait se passer : le propriétaire de la maison entra dans la pièce et vit le jeune garçon voler des objets précieux. Il se jeta alors sur lui mais le petit Aruko qui avait toujours été rapide se déplaça sur le coté, évitant le coup de l’homme qui trébucha et s’effondra sur un bureau. Le propriétaire paraissait furieux et se redirigea de nouveau vers le petit Aruko mais ce coup ci d’un pas prudent. Le jeune garçon paraissait effrayé et lorsqu’il vit une longue dague à porter de main il s’en empara sans hésiter. Le propriétaire parut amuser de voir le petit Aruko ainsi mais il n’aurait pas dû : lorsqu’il essaya de frapper de nouveau le jeune homme, celui-ci fut encore le plus rapide. Aruko feinta le coup de l’homme et se lança de tous son poids sur celui-ci il lui enfonça la dague dans le ventre, une première fois puis plusieurs autres encore.
Le grand Aruko avait observé la scène assis le dos contre le mur dans un coin sombre, la tête entre ses mains, essayant de se boucher les oreilles pour ne pas entendre les cris de l’homme. Aruko fermait aussi les yeux et plusieurs larmes coulèrent sur ses joues.
Au bout d’un moment les cris et les bruits stoppèrent et le chef de troupe comprit que la scène avait changé, qu’il allait revoir encore un autre moment de sa vie.
Il ne bougea pas d’un pouce, attendant que les cris et les bruits qui allaient arriver s’arrêtèrent.
Plusieurs scènes passèrent encore où les cris et les bruits de lames se succédèrent quand soudain à un nouveau souvenir il n’entendit plus aucun bruit de ce genre.
Désormais il n’entendait plus que le bruit du vent sur les feuilles, d’une cascade et au loin un très joli rire. Il aurait pu reconnaitre ce rire parmi mille autres : c’était celui de sa petite sœur.
Il ouvrit alors les yeux et se vit accompagné de sa sœur avec un an et demie en moins a peu près. Ils venaient tout juste d’acquérir un petit terrain assez éloigné du château de Kanoe et Aruko avait pris une permission pour construire la maison.
Aruko eut le cœur fendu en voyant cette scène, sa sœur lui manquerait tant. Il ferma les yeux, pleurant de nouveau et d’autres scène défilèrent.
Il ne rouvrit pas les yeux avant d’entendre une voix qui lui vint aux oreilles comme une caresse. Il aimait tant cette voix, si douce. Il ouvrit les yeux et se vit avec une belle jeune femme au bord d’une cascade. Il reconnut aussitôt Syra et les restes de son cœur se brisèrent encore plus. Il s’était toujours sentit attiré par cette femme depuis qu’il l’avait rencontré. Il n’avais su expliquer pourquoi d’ailleurs.
Syra et l’Aruko du souvenir discutaient quand soudain Syra sauta dans les bras du chef de troupe qui parut surpris.
Aruko sourit en voyant la scène et se rendit compte à quel point il appréciait cette jeune femme. Ses sentiments allaient même au-delà : il ne voulait pas être séparé d’elle pour rien au monde.
Soudain la forêt, la cascade et tout ce qui se trouvait autour du chef de troupe disparut sous une lumière aveuglante qui força Aruko à fermer les yeux de nouveau mais cette fois ci il se sentait plus paisible : il était prêt à mourir.
La lumière aveuglante sembla diminuer et Aruko pensait plonger dans la froideur des ténèbres mais au lieu de ça la température était tiède, le soleil réchauffait son corps et il entendait les bruits de la forêt.
* Mais qu’est-ce qui se passe ? Où suis je encore ? C’est un souvenir ?? *
Il regarda autour de lui puis en voulant se redresser il sentit une douleur au niveau de sa hanche et de sa jambe et comprit alors qu’il n’était pas mort mais bien vivant et soigné. Il regarda autour de lui pour savoir qui l’avait sauvé et c’est en se retournant complètement qu’il vit la fée qui l’avait sauvé.
Celle-ci était assise en tailleur et fermait les yeux. Elle était si belle qu’elle paraissait irréelle et si triste : peut être avait elle peur de le perdre.
Aruko ne sut quoi dire, ne voulant pas lui faire peur. Il continua de regarder autour de lui en respirant calmement. Puis il se décida à avancer vers la jeune femme. Il essaya de se relever mais la douleur dans sa jambe augmentait si il essayait de forcer dessus. Il se tira alors avec ses bras jusqu’à Syra, se redressa à coté d’elle et lui déposa un bisous sur la joue en rougissant.
- Merci ...