Felyndiira avait dormi toute la journée. Son hôte, Lord Rosiel, lui avait permis de rester le temps qu'il lui plairait dans son manoir afin de reprendre des forces e de profiter du confort de sa demeure. Sa compagnie lui était agréable et la jeune féline l'aimait bien également. Elle avait repris son style de vie favori, c'est-à-dire, dormir le jour et se balader la nuit ; les rues étaient mois fréquentées quand le soleil avait disparut. Réveillée par un rêve bizarre, elle s'étira en baillant et se sauta du lit où elle était restée en boule durant toute le jour. Elle enfila on short noir court et attacha sa bande de tissu autour de sa poitrine. Ainsi « habillée », elle quitta sa chambre et traversa les couloir déserts et silencieux du manoir jusqu'à arriver à la grande porte. Elle la poussa, respira l'air frai de la nuit et avec tranquillement, s'éloigna de la bâtisse.

Elle se mit à grimper sur les toits et à escalader les murs, simplement pour faire un peu d'exercice. Le confort c'était bien mais fallait tout de même pas perdre ses facultés féline. Elle n'avait d'ailleurs rien perdue. Aussi agile et souple qu'un chat, son ombre créée par la lune bondissait de tout côté avec rapidité. Son équilibre était toujours aussi parfait ; elle s'amusa à marcher sur un fil à entendre le linge tendu entre deux maisons. Mais alors qu'elle reposait ses quatre pattes sur le rebord d'une fenêtre, des cris se mirent à retentir au abord du village. Elle s'élança dans cette direction et au moment où elle arriva, elle stoppa net sa course, profondément choquée par la scène qui se déroulait devant ses yeux. Près d'un corps sans vie affreusement mutilé d'une créature mi-fillette, mi-serpent, un monstre enflammé livrait combat contre une poignée d'homme. Tout aller si vite : une chaîne étrange étouffait 3 hommes avec ses anneaux qui accroché les uns aux autres mesuré une longueur lui semblant interminable ; l'autre créature s'occupait des deux autres avec une cruauté diabolique qui fit hérissait tout son poil. Felyndiira s'enfuit, craignant que le squelette démoniaque ne s'attaque aussi à elle et s'élança en direction du manoir pour prévenir le maître des lieu. Jamais elle ne s'était senti aussi terrorisée alors qu'elle pensait n'avoir peur de rien. Déconcentrée par le souvenir de cette être et de sa chaîne meurtrière, elle loupa une marche dans une ruelle et roula sur le sol. Elle allait se relever quand elle sentit que la créature était dans les parages. Elle se colla au mur et regarda la place où avançait l'être diabolique. Il savait qu'elle était là et elle savait qu'elle ne pourrait pas fuir. Elle glissa son visage le long de la pierre pour regarder l'inconnu qu'elle distinguait parfaitement grâce à ses yeux félins adapté aux ambiances sombres. Elle le vit pénétrer dans un ruelle. Elle rebroussa chemin mais pas pour fuir. En réalité elle choisit une autre rue qui menait à celle qu'empruntait l'inconnu. En arrivant dans celle-ci, il était immobile et semblait ne pas pouvoir la voir dans le noir; il dialoguait avec sa chaîne. La féline s'avança, espérant le surprendre ; elle espérait rendre service à Rosiel en virant une créature de son village... L'autre la prévint sans voir qui elle était :

« Je préviens je suis pas d'humeur et j'ai mes armes qui me démange »

Elle resta malgré tout alors qu'elle pouvait simplement faire demi-tour et s'enfuir. Mais à présent, c'est la curiosité qui l'animait. Elle s'apprêtait à lui bondir dessus pour l'aplatir au sol quand soudain, des flammes entourèrent l'être inconnu et elle se retrouva debout face à lui, totalement visible. Surprise par la luminosité brutale, ses pupilles se rétractèrent mais elle fut néanmoins aveuglée durant quelques secondes. En ouvrant les yeux, elle vit très clairement la créature enflammée, un katana dans chaque main le regard fixant le sol. Par pur réflexe, Felyndiira se saisit de son arc et plaça une flèche près de la corde. Prête à tirer, elle cria à l'inconnu :

« Tu n'as rien à faire ici démon, rentres chez toi ! »

Une sensation étrange l'envahissait et la chaîne à qui le démon parlait se tortillait dans tous les sens près de son maître. Elle savait qu'elle visait assez bien pour toucher la chaîne mais est-ce-que cela servirait à quelque chose ? Ce n'était pas un serpent, mais une véritable chaîne comme celle avec lesquelles on l'avait attachée quand elle était petite pour la punir d'avoir mordu un de ses camarades. Son regard allait de la chaîne au démon et du démon à la chaîne. Tout à coup, elle se mit à regretter de n'être pas partie plus tôt.

Elle le regrettait en effet car la créature entra dans une colère terrible et s'enflamma de plus bel. Effrayée, Felyndiira lâcha la corde de son arc et la flèche fila vers le démon mais d'un coup de katana il l'éclata avant qu'elle n'atteigne sa cible. Elle n'eus même pas la force de préparer une autre flèche, la voix de son terrifiant adverssaire tonnant qu'il allait la tuer ; tout son corps frisonna mais face aux yeux noir de mort de la créature, elle resta droite sur ses pattes arrières et maintient le lien entre leurs deux regard. Une erreur qui lui coûta chercar brusquement une intense souffrance l'envahit. Elle était si puissante qu'elle se mit à hurler, son coeur semblant se déchireret sa tête exploser. Elle sentait toute sa vie la quittait sans pouvoir l'empêcher quand soudain, la torture cessa et elle retomba sur le sol cherchant désespérément à reprendre son souffle. Elle n'avait jamais subit de semblables atrocité et pourtant elle en avait été victime durant toute sa vie mais là c'était au délà de tout ce qu'elle aurait pu imaginer, c'était indescriptible. D'ailleurs, elle en ressentait encore ses effets alors que la drôle de chaîne qu'elle nota à tête de dragon, tentait de convaincre son maître de l'épargner.

« Je ne veut pas de cette âme je veut qu'elle vive idiot !
- Pourquoi elle ?
- Tu ne trouve pas qu'elle ressemble a Shandriss ?
- Laisse Shandriss où elle est d'accord ? Il y a une différence entre félin et reptile
- Justement tu devrai pas t'arrêter a ça si tu avait regarder son cœur et son histoire tu aurait pu voir quelle était comme celle de Shandriss.
- Ecoute moi bien Kienzan si tu... »

L'échange cessa entre les deux êtres et le démon renonça à persécuter la féline. Celle-ci avait repris ses esprits et ses forces mais des frissons dus à la dernière attaque continuaient de lui parcourir le corps. Un peu engourdie, elle parvint néanmoins à se relever et à reprendre ses armes. Un peu comme une ensorcelée, elle suivit le démon qui retournait sur les lieux de son crime suivit de sa chaîne qui semblait très intéressée par sa personne ; elle ne cessait de se retrourneret de la fixer de son regard étrangement calme, pas même méfiant ou interrogatif, comme si elle savait déjà tout de la jeune tigresse
Felyndiira retrouva le maître de la chaîne qui décapitait les corps sans vie des hommes et qui ramassa celui dela fillette reptilienne dont elle ignorait l'existence avant de l'avoir vu un peu plus tôt. La féline se sentit soudain proche de cette petite victime car elle aussi son apparence était moitié humaine, moitié animale. Ne supportant pas de voir ce petit être entre les mains ténébreuses de son tortionnaire, Felyndiira oublia toute prudence. Son regard plein de haine pour ce meurtrier, elle le laissa la fixer mais ce regard beaucoup plus haîneux que le sien lui fit baisser les yeux. La crainte l'avait maintenant envahit ainsi que la certitude que ce qu'elle s'apprêtait à faire aller lui coûter la vie. Son cerveau tentait de lui trouver une échapatoir mais le coeur de la jeune fille se refuser d'abandonner le corps de la fillette serpent et la pousser à tenter l'impossible : se mesurer à plus puissant qu'elle. Elle espérait au fond que la chaîne lui sauverait la vie une seconde fois malgré son futur assaut contre son maître.
Elle attendit que le monstre qu'elle ne pouvait nommer se détourne, faisant mine d'être épuisée. Mais une fois le regard de l'autre détourné, celui de la féline devint menaçant. La suite se passa à une vitesse déconcertante. Elle banda son arc et décocha une fléche qui alla se planter dans le bras droit de l'assassin. Celui-ci ne sembla pas en souffrir mais la surprise laissa l'occasion à Felyndiira de bondir au-dessus de lui comme une lionne sur un zèbre et au passage, elle agrippa de ses griffes la fillette morte et la ramena contre son buste. Elle retomba en roulant sur les pavés avec le petit corps sans vie puis un dizième de seconde après, elle se retrouvait en position défensive, ses quatre patte de chaque côté de sa défunte protégée. Contrainte de lâcher son arc durant son assaut, elle se retrouvait désarmée mais pas vulnérable pour autant – enfin sauf que là il n'était pas question de combattre un être humain mais un être beaucoup plus dangereux. Le regard menaçant elle lança au démon :

« Assassin ! Je ne te laisserais pas l'emporter ! Tu lui as déjà volé sa vie, tu ne lui volera pas son corps. Vas-t'en ! Tu as commis assez de carnage comme ça et tu n'as aucun droit de vie ou de mort dans ce village. Dégage ! Grrrrrrrrr ! »

Elle était dans une rage folle qui augmentait au fur et à mesure qu'elle se mesurait verbalement à son adverssaire mais il n'était plus question pour elle de reculer. Elle était déjà allé trop loin. Elle aurait tant voulu que Lord Rosiel lui viennent en aide avec son armée squelettique mais il traitait ses propres affaires à l'opposé d'elle et ne lui était d'aucun secours. Elle espérait maintenant que la créature démoniaque renonce et sans aille sans demander son reste, qu'elle puisse donner à la jeune fille reptile une sépulture digne d'elle.

Ouai ben plus tard la sépulture. C'est qu'il était drôlement énervé l'autre enflammé. D'ailleurs, lorsqu'elle le vit retirer son cuir, elle frémit ; son corps baraqué et tatoué était très impressionnant. Félyndiira sentit de nouveau la souffrance l'envahir de l'intérieur... Mais pourquoi était-ce si intense alors qu'il ne l'avait même pas encore touché, excepté son regard plein de haine qui la fixait comme si des dragons aller jaillir de ses orbites. Sa chaîne Kienzan ne fit rien pour l'arrêter et la féline souffra ainsi pendant un temps qui lui parut interminable. Dans esprit, des images confuses et troublantes, des visages qu'elle croyait reconnaître, ceux de ses victimes. Pourquoi cette torture alors que la pauvre fille ne les avait tué que pour défendre sa propre vie, pourquoi utilisait-il ses crimes contre elle ? C'était une torture contre laquelle elle ne pouvait résister. Elle voulait le supplier de cesse mais c'est lui qui mit fin à sa besogne en fonçant sur elle, la plaquant contre un mur et en écrasant la pointe d'un de ses katana sur sa gorge. A bout de souffle, elle essayait de bouger le moins possible afin d'éviter qu'il ne l'entaille mais la pointe s'enfonça dans sa peau laissant échapper un filet de sang. Elle regardait le corps de la fillette reptilienne en sachant qu'elle ne pouvait plus rien pour elle...

« Ecoute moi le sac a puce quand on sait pas de quoi on parle on se la ferme compris et si tu pose encore une seule fois une seule partie de ton corps sur Héra je te promet que les souffrance que tu viens de subir il y a un instant et tout à l'heure ne serons rien comparer a ce que je te ferait réellement ».

Héra ? Il connaissait sa victime à ce que j'entendais. Je ne comprenais plus rien ; c'était pourtant bien lui l'auteur de ce carnage. Brutalement, il me balança contre un autre mur et ce dirigea de nouveau vers la dénommé Héra. La main posé sur ma hanche qui me faisait mal, je tentais d'articuler :

« Laisses... Laisses-là...Tu... »

Mais elle le vit lui parler dans un langage inconnu d'elle? Certes elle comprenait tous les animaux qui puisse exister mais elle, elle n'avait rien d'un animal, où presque. C'était une créature mi-humaine et pour Félyndiira, c'était comme s'il s'agissait d'une langue étrangère. Mais au ton qu'il prenait, l'homme tatoué ne semblait pas lui vouloir du mal, bien qu'elle soit morte, bien au contraire ; c'était comme s'il était venu en fait pour la sauver. Mais tout s'embrouillait dans la tête de la tigresse qui tentait de mettre de l'ordre dans ses idées. Je vit l'homme s'entailler le bras, sur un tatouage représentant un serpent, puis il se mit à prononcer des mots étranges dans le même langage que précédemment. Cela la laissa perplexe et elle commençait à se demander si c'était réellement lui le meurtrier de cette fillette. Les hommes, elles en était sur mais la petite reptilienne... Felyndiira jeta un regard à Kienzan, cette maudite chaîne qui cette fois n'avait pas bougé d'un pouce... ou plutôt d'un anneau. Elle s'était enroulée sur elle-même et ondulait sa tête d'un air un peu blasée. Hum... bizarre cette chose. Elle pointa sa tête en direction de son maître qui l'interpellait :

"Kienzan je te conseille de faire en sorte qu'elle ne touche plus Héra ou je te promet qu'elle finira comme l'autre enfoirer de noble qui a oser m'insulter et qui doit encore pourrir au fond de ma cave en compagnie du maitre gobelin Tork-Tur"

*Oula, j'ai pas intérêt à jouer la maligne là*. Pour le moment, la féline avait eu de la chance, elle était toujours en vie, quoi qu'un peu torturée mais vivante. Elle voulu sortir sa dague mais finalement compris qu'elle ne lui serait d'aucune utilité contre cet être étrange qui à présent la fascinait. À travers sa fureur, Félyndiira vit une profonde compassion pour Héra et elle se disait que peut-être, il n'était pas si mauvais que ça. Timidement, elle s'avança vers l'homme mais un regard d'avertissement de Kienzan stoppa ma marche et je m'adressais à lui d'où je me trouvait :

« Tu... Ce n'est pas toi qui lui à fait ça n'est-ce-pas ? »

Pfff, j'y comprenais rien. Il parlais de prêtresse, de yuan-ti, de succube... Je l'avais perdu en cours de route. Bref, ce que j'avais retenu au moins c'est que je ne devais plus toucher à la fillette au risque d'y laisser ma fourrure... Il fit venir Nécros, qui s'avéra être un cheval noir en total accord avec le personnage. Le démon déposa Héra sur sa monture et lui ordonna de l'emporter en attendant qu'il la rejoigne. Hum, il en avait pas terminé avec moi ?

Bon, pour ma part, j'avais au la réponse à ma question. Non, ce n'était pas lui qui avait tué cette yuan-ti mais oui, il avait bien zigouillé et décapité les hommes qui, je supposait, avait été responsable de la mort de l'enfant reptile. Au moins, quelque chose d'à peu près clair dans mon esprit un peu désordonné. En tout cas, je n'avais pas apprécié ses tortures mais je me retenais bien de lui faire savoir ; je ne souhaitais pas vraiment à en recevoir de nouveau une dose. D'ailleurs, j'avais une autre préoccupation. Pendant qu'il chargeais son cheval de sa mission, moi je jetais un œil sur ma hanche qui ne me faisait pas souffrir sans raison. En me projetant dans le mur, l'autre enragé me lavé explosé contre une pierre qui dépassé du mur ; comme par hasard, juste à cet endroit... Heureusement, ça n'avait pas l'air cassé. En revanche, je notais que la peau de ma cheville avait été déchirée et la chair était à vif. Euh, comment je mettais fait ça ? Je jetais un regard assez rancunier au responsable de mes blessures. Merci le démon, je n'avais pas besoin de ça. Moi qui voulait une balade nocturne paisible... Mais ça aussi, je préférais le taire.
J'arrachais une bande de tissus de chaque côté de mon short ; déjà que je n'étais pas beaucoup habillée, bah là c'était vraiment court. Mais bon, un être comme lui ne devait pas avoir un cœur très humain et il n'y a que les humains, à ma connaissance qui ont l'esprit tordu... quoi que lui, dans le genre tordu, il rivaliserait peut-être... Mais passons. À l'aide d'une des deux bandes que je roulais sur elle même je fit une sorte de pansement et avec la deuxième, je l'attachais autour de ma cheville.

C'est alors que j'entendis la voix de Kienzan qui revenait prendre ma défense et à la réponse de son maître, je compris qu'il n'était pas là pour jouer... La chaîne rampa vers moi pour se présenter :

« Je me nomme Kienzan et voici mon maitre le seigneur Zarathos capitaine du sud des force de fuma »

Cette chaîne me rendait un peu nerveuse. Ok, elle m'avait protégée mais pourquoi je l'ignorait. EN tout cas, elle, elle ne craignait pas de se mesure au dénommé Zarathos. Je ne sais pas pourquoi je n'eus pas la sagesse de filer pendant que l'autre se désintéressait de moi – il faut dire que je ne suis pas quelqu'un de très sage – mais je me mit à répondre à Kienzan comme si je conversait avec une personne normal :

« Euh... moi c'est Felyndiira et je suis...en fait pas grand chose ».

Je soupirais. Sympa comme présentation. J'aurais pu tenter un truc du genre : «  Je suis une guerrière au service du bien et luttant de mon propre chef contre ceux qui sèment le mal ». Par exemple. Je rajoutais pour me rattraper :

« En fait, je suis une solitaire, je n'est pas de maître mais je suis du bon côté, enfin je veux dire, du côté du bien. Je suis désolé je n'avait pas saisit que ton... maître venait pour secourir la yuan-ti. Je ne suis pas arrivée assez tôt pour comprendre ce qui c'était réellement passé. Je ne voulait pas le défier ».

Pourtant, je l'avais fait et ça ne lui avait pas plut...

Des flammes ardentes s'élevèrent de plus bel dans le dos du démon me faisant reculait de quelques pas. La couleur qu'elle prenait n'était pas pour me rassurer et son regard d'un noir chaotique encore moins. Pourquoi tout ce que je disais le mettait en colère ? Pourtant, je ne cherchait plus à le défier. Non pas parce que c'était du suicide mais parce que j'avais la vérité et je savais qu'il avait une part de bon en lui. Quoi que là, il disimulait énormément cette fameuse part de lui-même et j'étais vraiment mal à l'aise en sa présence. Lui, enchaîna ses reproches et étala ses connaissances comme s'il savait mieux que moi qui j'étais et quels étaient mes objectifs dans la vie. Il se permit même de me saisir la nuque mais paralysée par la crainte, je ne bronchai pas. Au moins j'avais la protection de son serviteur à tête de dragon et jusqu'ici, elle prenait ce rôle très au sérieux ; j'étais d'ailleurs toujours en vie grâce à elle. Elle alla même jusqu'à agresser son maître en lui envoyant sa queue de métal en pleine face. Je murmurais pour moi-même en massant ma nuque :

« Bien fait ! »

"Tu lui parle comme a un chien ! Tu n'a pas honte toi Zarathos le démon "

Kienzan se dandinait devant lui, fière de son coup. Ça avait l'air d'être une habitude entre ces deux là, de se chamailler ainsi. Bah, après tout je n'en savait rien. Je les laissais régler leur compte avant de pouvoir en placer une. L'occasion se présenta quand Zarathos s'adossa contre un mur pour fumer sa pipe après s'être transformé en homme ''normal'' et s'être emporté contre sa chaîne ; peu banal cet énergumène. J'hésitais à lui dire le fond de ma pensée mais je ne voulais pas continuer à passer pour un animal soumis et craintif. Je me déplacais pour me retrouver face à lui et je lançais :

« Ok, j'ai bien tout saisit. Mais premièrement, je ne suis peut-être pas d'une suprème intelligence mais j'ai des valeurs et je sais faire la distinction entre le bien et le mal. Je sais également de quel côté je me bat et que vous le vouliez ou non, je suis une partisane du bien ».

J'avais à présent un air de défit mais je ne craignais plus qu'il me fasse du mal. Kienzan guêtait. À force de parler, je prenais confiance en moi et en mes paroles que je savais justes et fondées. Avec assurance, je continuais :

« Deuxièmement, je sais mieux que vous qui je suis et où je dois ou ne dois pas vivre. La nature est mon élément, j'y vis et y évolu. Je découvre la civilisation mais ce pourquoi et comment je me suis retrouvée dans ce village ne regarde que moi. Et si j'arbore une tenu qui ne vous satisfait pas, vous m'excuserais mais c'est le mieux que j'ai trouvé pour avoir une entière liberté de mes mouvements et limiter les accrochages lorsque j'évolu en forêt, en particulier dans les arbres. Vous pouvez constater que j'ai quand même la décence de me couvrir un minimum donc ... »

Je pris une profonde respiration, arrivant enfin au terme de ma tirade :

« … cessez de me traiter comme une bête dépourvu d'esprit et de bon sens. La vie ne m'a pas gâtée et je fais comme je peux pour survivre dans un monde ostile peuplé d'être comme vous qui se croivent en mesure de faire plier n'importe quelle créature. Oui vous semblez puissant et j'ai peur de vous mais jamais je ne me soumettrais à vos tortures ».

Je me sentais mal. N'ayant pas l'habitude d'enchaîner des phrases avec une telle rapidité, j'en avait le tournis. Tentant de ne pas montrer mon malaise, je soutenais le regard de l'homme.

"Bravo on dirait presque que t'a répéter ton discours dit moi gamine, Rosiel tu crois qu'il te protègera tout le temps ? Ou crois-tu que ce de ta ville natale ne vont pas te chasser ?"

C'était décidément trop difficile de lui tenir tête. Non seulement il me moquait de moi alors que pour moi, parvenir à m'exprimer de cette façon était un réel exploit ; je n'avais jamais été acceptée à l'école de mon village natal et mon père adoptif n'était pas un grand orateur. Mais en plus, il semblait tout connaître de moi. La protection que Rosiel m'offrait le temps de mon séjour dans son village et les miens qui m'avaient rejetées et poussées à fuir... Je ne pu me contenir plus longtemps, j'étais trop mal face à lui ; ce qu'il dégageait m'affaiblissait et je sentais mes jambes se dérober sous moi. Ne voulant pas me laisser choir trop près de lui, je reculer tant que je pouvais et ma main prenant contact avec un mur, je me laissais glisser le long de celui-ci et me retrouvai à genou, quelque goutte de sueur collant mes cheveux sombres sur mon visage devenu pâle. Péniblement je tentais d'articuler :

“Comment... Vous ne savez rien de moi... Mais qui vous a parlé de mon expulsion étant jeune et... et de cette protection que Rosiel m'offre ici...? Vous lisez en moi ! Arrêtez ça, je vous interdit, je...”

Je repris mon souffle. Lui s'était détaché de son mur et s'approchait en parlant d'une voix calme mais d'un langage inconnu. J'en déduisais qu'il s'adressait à Kienzan mais la suite était bien pour moi :

“Écoute gamine je déteste dire sa mais autant que sa soit dit. Je suis une créature qui a vécu toute sa vie chassée et qui a connu la souffrance et je peut te dire que tes douleurs ne sont rien face aux miennes. Si une personne utilisait ma capacité sur moi une moitie de seconde suffirait a me faire mourir tellement ma souffrance est grande "

Je ne compris à ce moment que Zarathos utilisait les crimes de ses adversaires contre eux-même, et que c'était un pouvoir redoutable surtout pour celui qui avait fait endurer beaucoup de souffrance à un tiers... Je n'avais tuée que pour me défendre mais en tuant, mes assaillants soufrait et c'est cela qu'il m'avait fait ressentir. Ne voulant plus avoir affaire à moi, il s'éloigna en ajoutant :

"Je suis le capitaine du sud de Fuma si tu as besoin".

Je ne dis rien et le laissais s'éloigner. Fermant les yeux quelques secondes, je souhaitais que ces dernières minutes ne furent qu'un cauchemar et pourtant en rouvrant mes yeux, les cadavres décapités étaient toujours écrasés sur le sol, le sang maculait les pavés et j'apercevais même mes propres empreintes qui s'éparpillaient de tout côté, probablement laissées après avoir marché dans le sang. Zarathos étant parti, mes forces me revinrent et je me senti davantage à l'aise. Je me relevais et allait plonger ma tête dans un tonneau de récupération d'eau de pluie pour boire et nettoyer mon visage et me bras du sang et de la sueur qui me collaient à la peau.

Soudain, mes oreilles frémirent. Des sons de pas s'approchaient et allait gagner la place dans moins d'une minute. Certainement des serviteurs de Rosiel ; eux pourront m'aider à dégager les corps quand je leur aurait expliqué ce qu'il venait de se produire. Sauf que lorsqu'il arrivèrent, leurs regards horrifiés se tournèrent directement vers moi. Ils étaient une petite dizaine de paysans ivres entouré d'un nombres approximativement semblables de soldat de Lord Rosiel et de quelques sbires. En voulant m'approcher d'eux pour leur expliquer les faits, tous pointèrent armes ou bouteilles de vin vers moi.

“Qu'as tu fait étrangère ? Tu paieras pour cet acte abominable.”

“Non, vous vous méprenez, je n'y suis pour rien. Ce n'est...”.

Une bouteille en verre lancée violemment vint s'exploser contre le mur, là oùma tête se trouvait avant que je n'eus le réflexe de la bouger.

“Je vous en pris. Prévenez votre maître, je suis sous sa protection et je lui rendrais compte des évènements mais...”

Une autre bouteille que j'esquivais s'écrasa au sol

“...mais cessez vos agressions et je vous suivrais”.

Les soldats se regardèrent, puis avec un sourire sadique, l'un d'eux ordonna aux paysans ivres :

“Messieurs, nous fermerons les yeux sur vos agissements précédents et vous laisserons rentrer chez vous si vous éliminez cette bête dans les minutes qui suivent. ALLER !”

Tous ce jetèrent sur moi. Je bondis sur le côté pour les éviter mais une lance vint se planter devant moi, lancée par l'un des gardes en riant.

“On va te faire danser tigresse !”

“Non ne faites pas ça !”

Je sortis à contre cœur ma dague et commença à lacérer les soulards qui voulait d'exploser la tête avec leurs bouteilles et me tailler en pièce avec leurs vieux couteau abimés. J'entendais les gardes les encourager :

“Abattez cette erreur de la nature ! Elle a tuer vos frères, vengez-vous ! Arrachez-lui la tête !”

Je n'allais pas tenir longtemps. Les sbires qui les accompagnaient avaient disparu, sans doute pour prévenir Rosiel mais j'avais besoin d'aide maintenant. Il serait trop tard lorsqu'il arriverait. Je criais de douleurs lorsqu'une lame se glissa sous la peau de mon omoplate et celles qui suivirent avec tant de violence ne m'extirpèrent aucun son tant la douleur me coupait le souffle...