Cela faisait quelques temps que j'étais très songeuse. Ma dernière rencontre avec Niru, la faucheuse, ne m'avait pas laissé un souvenir très agréable et je portais d'ailleurs encore la marque de son éclat de cruauté au ventre. Heureusement qu'elle n'avait pas toucher trop bas car elle aurait pu mettre en péril la vie du minuscule petit être vivant que je portais en moi, ce que j'ignorais encore à cet instant. La blessure avait cicatrisée après un bon mois d'immobilisation au palais mais les médecins du prince avait fait un travail remarquable et la cicatrice soigneusement travaillée, était loin d'être laide. Je pourrais porter fièrement cette blessure de guerre sans dégouté mes enfants à qui je raconterais un jour cette mésaventure en plus de toutes les autres. Aussi contents que moi de leur travail, les médecin m'avait laissé quitter le lit la semaine passé. Durant ce temps, en plus de ma convalescence, j'avais repassé dans ma tête les paroles démoniaques de Niru...

"...je venais proposer mon aide a Felyndiira afin de retrouver son passé et ainsi qu'elle ai un avenir avec des bases solides. Cela ne prendrait qu'une semaine a tout casser, et je vous promet que je la défendrais au risque de ma vie. En échange, je ne demanderais qu'une chose, qu'elle m'aide a retrouver deux personnes car ce monde m'est complétement inconnu et j'avoue que ça me fait mal de l'avouer mais j'ai besoin d'aide tout comme Felyndiira..."

Ses illusions également, bonnes comme mauvaises, hantées mes nuits. J'avais caché mes angoisses liée à ses cauchemars à mon mari même s'il était loin d'être assez stupide pour ne pas s'en douter, mais je n'arrivais pas à les chasser de mon esprit. Il fallait - je cherchais longuement mais en vain des raisons à ne pas poursuivre ce projet - que je revois Niru. Qu'elle m'apporte les réponses qu'il me manquait, que je sache comment elle sait et distinguer dans ses illusions, le vrai du faux. La revoir...me retrouver face à ce démon d'une cruauté indéfinissable qui pourtant semblait avoir une once d'humanité en elle, comme si...elle l'avait été jadis. Des paroles me revinrent en tête mais c'était vague, je me rappelais pourtant...

"...J'aurais aimer qu'il en soit ainsi lorsque j’étais humaine... Mais bon, on y peut rien, je suis comme je suis... Je vais vous laisser tranquille, nous nous reverrons bien un jour..."

Eh bien oui, nous allions nous revoir. Faisant fonctionner mon excellente mémoire visuelle, la veille de ma décision ferme et définitive d'aller à sa rencontre, je revis son départ alors que je gisait par terre, dans mon propre sang. Le sentier rocailleux menait au volcan, un des seuls susceptibles d'entrer de nouveau en éruption dans les siècles à venir. Nul n'y allait jamais car souvent, les roches laissaient échappé des gazs et des fumée irrespirable et beaucoup de paysan, en particulier les enfants cherchant à braver les dangers et les interdits, s'y étaient laissé prendre et avait finis leur existence allongé le regard vide sur la roche chaude. Les plus résistantes créatures se permettaient d'y séjourner pour profiter des sources chaudes, réchauffée par les roches, elles-même chauffé par du magma endormis dans ls profondeurs. Je me sentais assez en forme et totalement apte à pénétrer dans ces lieux. Ma condition à moitié animal, me permettait de résister davantage à ce qui en principe, faisait tomber les êtres humains ordinaires. Je n'avais pas peur. J'étais davantage terrifiée à l'idée de me retrouver dans cet endroit lugubre, isolé, face à celle qui devait être ma compagne d'arme d'après notre allégeance commune...

Au matin, ma décision était ferme. Je laissais Leefaen à Tarod en prétexant un besoin d'aller chasser en toute liberté dans la forêt comme autrefois et je filais en direction du volcan. Je n'étais à vrai dire pas certaine de trouvé Niru là-bas mais mon instinct m'avait rarement trompé. Arrivé sur les lieux, je ressentis l'air chaud mais cela me sembla largement acceptable. J'entrais par une ouverture sur la gauche, caché derrière des buissons épineux géants et me posa gentiment près d'une stème que je découvrit en visitant avec curiosité l'endroit vide et humide. Le clapotis d'une source chaude m'attira et je tombais sur cette stèle. Je m'assis près d'elle, sentant que Niru devait venir ici pour ça et j'attendis. Pas très longtemps en fait car la démone fit son entrée. Elle sembla étonné et songeuse lorsqu'elle me vit ici mais elle ne changea pas d'atitude et le plus naturellement du monde, comme si elle savait que j'allait être là quand elle arriverait, elle lança :

Salut ma belle, tu m'attends depuis longtemps ? Tu sais, j'ai d'autres chat a fouetter, alors dit moi comment tu m'as trouver, ce que tu me veux, je te tue et je rentre tranquillement au chateau.

Bonjour Niru, répondis-je assez froidement. Moi non plus je ne suis pas ravi de te revoir. Je suis venu parce que c'est ce que tu voulais et mon instinct m'a amené jusqu'ici. Tu vois être un félin, ça a de bon côté.

Je souris de manière assez ironique et la laissa poursuivre tranquilement sans chercher à en placer une.

Au fait, ta blessure va mieux ? J'espere car tout de meme, au bout d'un mois, il serait dommage que tu ne soit pas en pleine forme le jour de ta mort.

J'acquiécer juste et pointa mon doigt vers mon ventre, là où était la très belle cicatrice. Je n'allais quand même pas la remercier. Elle continua en sortant sa faux que je ne pus m'empêcher d'admirer.

Je te présente Lunamielle, ma faux, tu ne la connais pas encore, mais ce sera la derniere chose que tu verras avant que ta tête ne roule a mes pieds.

Je souris de nouveau, comme si ça m'était égal et elle termina :

Nan, je déconne, alors tu veux quoi ma belle?

Bien sagement assise en tailleur à côté de la stèle, je lui répondis :

Ne fais pas l'ignorante. Tu savais très bien que l'on devait se revoir et pas juste pour affronter notre ennemis commun. Nous avons affaire rien que toi et moi et tu sais de quoi il s'agit Niru.

Je toisais la démone puis poursuivis pour rompre le silence qui s'était brièvement installé :

J'ai besoin de réponse et toi, il semblerait que tu aies besoin de mon aide, ce qui m'étonne beaucoup. Mais si tu me dis ce que je veux savoir, je t'aiderais au mieux. On va dire que c'est une sorte de marché où la trahison n'a pas sa place. S'il s'avère que les infos que tu m'as fournis sont de fausse ou encore tes illusions débiles, je le saurais et je te le ferais payer d'une manière ou d'une autre. Maintenant, à toi de décider.

Soulevant mes genoux du sol, je croisais mes bras devant moi, les coudes appuyé sur eux. Ma tête se cala sur mon avant bras, penché sur le côté et j'attendis gentiment la réponse de Niru.

Je t'aiderais. En échange, je te demande l'âme de l'enfant que tu porte. Ce marché est a prendre ou a laisser. Ton avenir contre ton passé.

"Pardon???"

Indignée par ses propos, j'eus envie de partir d'ici, regrettant amèrement d'être venu. Elle continua, très calmement :

Dis moi ce que tu veux savoir et je te le dirais sans rien te cacher, tu connais ma condition, a toi de voir si ce prix te convient. Je te laisse une journée pour y réfléchir.

"Jamais je ne..."

"De toute façon, si tu meurt d'ici sa naissance, il sera perdu alors que si tu me l'offre maintenant, il sera protégé par mon maitre de tout ce qui pourrait lui arriver de fâcheux. Ayant besoin de toi pour vivre jusqu'à se naissance, tu serais protégée aussi. Réfléchis-y"

La faucheuse disparu me laissant seule, perplexe. Je ne bougeais pas de ma place de toute le reste de la journée et toute la nuit. Au matin, j'étais encore à ma place. J'avais cogité toutes la nuit mais je n'arrivais pas à prendre de décision. Niru offrait comme une protection à mon futur bébé et me promettais les réponses aux questions sur mon passé à condition que l'enfant abrite son maître en lui. C'était quoi ce délire.

Bon, la journée que je t'avais laissée se termine, dis moi ce que tu as décider...

"Tu es vraiment diabolique Niru. Chercher à m'ébranler de la sorte, sache que tu le l'emportera pas au paradis. Qu'elles sont les garantis de ta bonne foi. Qu'est-ce-qui me prouve que tu me diras la vérité sur mon passé ? Comment être sur que l'enfant que je porte ne sera pas fortement perturbé par la présence d'une âme étrangère en lui ?"

Je maintenais son regard, plus déterminé que jamais à tiré à cette situation, tous les avantages possibleas et éviter un combat contre elle et sa faux magique.

Si tu signe ce papier, je viendrais en cas ou tu es en danger. Mais attention, plus ce sera le cas, plus l'effet sera faible, donc tache de ne pas etre trop en danger d'ici là.
Autre chose, si le danger vient d'un autre démon cet enchantement ne marchera pas, mais si ton cœur s’arrête, il marchera dans un seul et unique sens : je serais invoquer pour t'attraper et immédiatement révoqué vers la maison ou tu as été soigné après notre dernière rencontre.
Pour ce qui est des éventuels traumatismes, je ne peux rien garantir, la seule chose que je peux te promettre, c'est que je serais la pour calmer mon maitre, et aussi aider ton enfant a canaliser sa puissance maléfique.
si tout cela te convient, signe ces deux morceaux de papiers avec ton sang

Je ne savais pas vraiment si cela me "convenait" mais vu les temps qui courent, je me demandais vraiment si j'avais le choix. Cette fusion serait peut-être un atout dans notre armée quoi que je ne fasse pas assez confiance à Niru pour la croire. Elle serait capable de gérer son maître en mon fils et veillerais sur lui d'après elle mais je voulais en être certaine. Je pris les parchemins qu'elle me tendis. L'un, contrat décidant du sort à venir de l'enfant, l'autre contrat purement entre elle et moi qui promettait ma protection par la faucheuse en échange du sacrifice que je faisais pour héberger son maître. Je lus les écrits sanglant puis levais la tête et la toisais très sérieusement :

"Ces garantis pour mon fils ne me suffisent pas. Si je fais ce sacrifice, serais-tu prête à accepter MA condition ?"

Ne lui laissant que quelques secondes pour réfléchir, j'enchaînais en me levant :

"Je veux, non j'exige que tu me promette ton entière protection envers Liam, une protection sans limite ni contrainte. Je veux t'entendre me jurer que tu défendras la vie et l'âme de mon second fils au péril de ta propre existence. Si tu acceptes, Liam hébergera l'esprit de ton maître et lui servira d'hôte tant qu'il en aura besoin. Mais si mon fils doit souffrir de cette cohabitation, le contrat sera brisé et tu me laissera mettre moi-même fin à TES jours".

J'avais été assez sèche je l'avouais mais pourquoi l'aurais été autrement avec cette créature. Elle me haïssais, je la haïssais mais nous avions un accord à passer. Sa "présence" à proximité de l'enfant me permettait d'autre part de garder un œil sur ses agissement. Je repris :

"Je sais que l'on se déteste Niru mais si nous devons avoir un accord toutes les deux, il faut que se soit réglo et basé sur une confiance totale. Je sis prête à te faire confiance mais si tu la brise, tu ne verras pas l'aube suivant ta traitrise".

Je savais que mes paroles étaient assez fragile compte tenu du fait qu'elle était davantage disposée à me tailler en pièce que l'inverse mais je voulais qu'elle comprenne à quel point cela me tenait à cœur, qu'elle voit ma frayeur devant l'avenir de mon fils, qu'elle prenne vraiment ça au sérieux.